Chers adhérents, chers amis,
J’ai le plaisir de vous rappeler le concert piano et orgue qui sera donné à Saint-Barnard, le samedi 11 octobre à 20h00 (entrée de la collégiale par la porte du chevet).
Ce concert est inscrit dans le cadre de la saison culturelle de la Ville de Romans avec qui nous avons collaboré.
Nous recevrons le NIKITINE SISTERS DUET avec, au piano, Katherine Nikitine et, à l’orgue, Vérouchka Nikitine.
Au programme :
Johann-Sebastian Bach :
Concerto pour 4 claviers en la mineur BWV 1065 d’après A. Vivaldi
I. Allegro
II. Largo
III. Allegro
Prélude et fugue en si mineur BWV 544
Franz Liszt :
Concerto Pathétique
Katherine et Véra Nikitine :
Double Improvisation sur des thèmes donnés
Maurice Ravel :
Ma Mère l’Oye
I. Pavane de la Belle au bois dormant
II. Petit Poucet
III. Laideronnette, Impératrice des Pagodes
IV. Les entretiens de la Belle et la Bête
V. Le jardin féérique
Les transcriptions pour orgue et piano des œuvres de Bach, Liszt et Ravel sont réalisées par Véra Nikitine.
Née à Paris, Véra Nikitine est organiste, compositeur et chef d’orchestre. Elle est directrice artistique et chef permanent de l’orchestre Metropolis. Sa production en tant que compositeur est largement tournée vers la musique instrumentale, mais également électronique, notamment dans le cadre de musiques de films. Sa formation initiale d’organiste et improvisatrice, notamment auprès d’E. Lebrun, J. Guillou et P. Pincemaille, a été récompensée par de nombreux prix internationaux (dont les 1er Prix d’Improvisation du Concours de la Ville de Luxeuil 2011, Grand Prix André Monsaingeon-Bachgesellschaft 2006, Prix du Meilleur espoir du Concours International de la Ville de Paris 1999 …). Elle détient également un Master mention TB en Ecriture et un Doctorat de Composition de Musique à l’image du CNSM de Paris. Katherine Nikitine, pianiste cosmopolite, s’est formée au CNSMD de Lyon auprès de François-René Duchable, Denis Pascal et Jean-Claude Pennetier. Depuis l’obtention de son Master mention Très bien, la discographie de Katherine s’enrichit chaque année (créations, concertos de Chopin, musique russe). Elle écrit également une saga, Opus, dont les deux premiers tomes sont déjà publiés. En dix ans d’activité, son insatiable quête artistique l’a menée à travers de nombreuses facettes de la musique pour claviers, de l’orgue liturgique à l’accompagnement de la danse classique et contemporaine, du récital pour piano seul à la collaboration avec chanteurs, de la musique de chambre aux concertos avec orchestre symphonique. Katherine Nikitine enseigne désormais au conservatoire de Montpellier.
Katherine et Véra décident de fonder le Nikitine Sisters Duet en 2005, avec Katherine au piano et Véra à l’orgue. Le répertoire de ce duo ne puise pas seulement dans les œuvres originales pour cette formation : il propose une vision personnelle de grandes œuvres symphoniques, et notamment avec piano concertant, tels la Totentanz ou le Concerto Pathétique de Franz Liszt, le Concerto en ré mineur BWV 1053 de J.S. Bach. Le pari acoustique proposé est rendu possible par la maîtrise individuelle accomplie de chaque instrument et le perfectionnisme artistique, associés à la parfaite complicité unissant les deux partenaires. Les compositeurs du XXI° siècle n’ont guère attendu pour utiliser le potentiel sonore inouï d’un tel duo : ainsi en 2009, le Nikitine Sisters Duet a été invité à donner la création française du « Septième Colloque » de Jean Guillou, en l’église Saint-Eustache, Paris. Le duo participe régulièrement aux festivals de musique de chambre et d’orgue à travers l’Europe et les enregistrements de ses concerts ont été diffusés sur les chaînes de radio nationales comme France Musique.
Ce concert est inscrit dans la programmation municipale aux tarifs suivants :
Adulte : de 13 à 25 €, Enfant : de 13 à 20 €.
Plein tarif : 25 €
Tarif réduit : moins de 21 ans, collégiens, lycéens, étudiants, demandeurs d’emploi, RSA, groupe d’au moins 10 personnes : 20€
Abonné : 18 €
Abonné réduit : 13 €
A l’occasion de ce concert, il n’est pas inintéressant de se pencher sur le cousinage de l’orgue et du piano. C’est l’organiste et pianiste Michel Robert, titulaire de la tribune de Saint-Donat, qui a éclairé d’un texte brillant ces étranges rapports hautement contrastés. Il signale que « le piano, on peut le dire, entretient avec le clavecin des liens de cousinage ; en qualité d’instrument polyphonique à cordes et à clavier, il en a, en tout cas, recueilli l’héritage. La voix(e) royale du piano romantique aura, en quelque sorte, rendu au clavecin son identité. Au cours d’une période transitoire assez brève (1750-1800), le clavecin et le pianoforte partagent le même répertoire. Pour preuve, les premières sonates de Ludwig van Beethoven, dédiées à Joseph Haydn, portent à cette époque la mention « pour le pianoforte ou le clavecin ». Cependant, à l’aube du XIXe siècle, le répertoire du Piano retrouve bientôt son indépendance. » D’abord « voisins de palier » du XVIe au XVIIIe siècle, « l’orgue et le clavecin vont cohabiter sans heurt jusqu’à l’avènement du pianoforte » à une période où « la musique officielle n’est plus seulement d’église : elle investit la salle de concert. » Avec l’évolution des goûts qui tendent à plus d’expressivité, de « cantabile », l’orgue devient, avec le courant romantique « une vieille machine, souvent enrouée, quand elle n’est pas réduite au silence » : « Berlioz (…) ne daigne pas lui confier la plus petite œuvrette (…) alors que Schumann et Bruckner se contentent de quelques bluettes ». Sous l’impulsion du célèbre facteur d’orgues Aristide Cavaillé-Coll, l’orgue va renier « sa rigidité, en combattant le piano sur son propre terrain », celui de l’expressivité. « Invité-vedette de toutes les expositions universelles, le grand orgue de concert investit désormais les temples de la musique symphonique » (les salles de concert), et va inspirer César Franck, Camille Saint-Saëns, ainsi que nombre de compositeurs-organistes tels Guilmant, Gigout, Widor, Böellmann, Vierne ou Tournemire et, à l’étranger, tout autant Mendelssohn que Liszt, Bruckner, Brahms ou Reubke… De nos jours, les compositeurs s’intéressent aussi à ce duo : Jean Guillou se montre « d’un esprit ouvert à une fructueuse collaboration », tout comme Thierry Escaich, lui aussi « virtuose accompli dans les deux disciplines ».
Pianistes et organistes, quant à eux, entretiennent des rapports où entrent, finalement, « pas mal d’indifférence, un rien de mépris parfois, et surtout, une profonde méconnaissance. Pour beaucoup, l’organiste reste un pianiste raté, pourvu d’une agilité mécanique médiocre, qui joue le plus souvent, oh horreur ! avec une partition, et qui n’à d’autres ressources, pour donner quelque relief à son jeu, que de tirer quelques boutons. » La valorisation du métier d’organiste s’avère aussi difficile « dans un pays ou l’orgue est regardé par une écrasante majorité de mélomanes, soit comme une pièce de musée, soit comme une pompe à cantiques » ! Pour autant, le vrai responsable de cet état de fait « pourrait bien être le monde musical professionnel à qui, seul, il appartient de sortir l’orgue de son superbe isolement : il n’y a, en France, qu’une seule salle de concert publique pourvue d’un grand orgue ! »