Outre les concerts de juin et septembre, les Amis de l’orgue de Saint-Barnard célèbrent les fêtes carillonnées qui ponctuent l’année : Saint-Barnard en janvier, Pâques et, avant Noël et alors que la saison musicale marque une pause, Sainte-Cécile, patronne des musiciens. La légende de Sainte-Cécile nous fut transmise par Jacques de Voragine. Issue d’une famille noble romaine, Cécile voua sa vie à Dieu et fit vœu de virginité. Arrivée en âge de se marier, ses parents lui choisissent Valérien pour époux, un païen. Après plusieurs jours de prière et de jeûne, arrive la nuit de noces. Elle déclara alors à son prétendant, Valérien : « J’ai pour amant un ange qui veille sur mon corps avec une extrême sollicitude. S’il s’aperçoit le moins du monde que tu me touches, étant poussé par un amour qui me souille, aussitôt il te frappera, et tu perdrais la fleur de ta charmante jeunesse ; mais s’il voit que tu m’aimes d’un amour sincère, il t’aimera comme il m’aime, et il te montrera sa gloire. » Maîtrisé par la grâce de Dieu, il se convertit et reçut le baptême de la main du pape Urbain. Alors qu’un ange annonça leur martyre à Valérien et son frère, ceux-ci furent dénoncés. Jugés par le préfet, les deux frères bénéficièrent cependant de la défense du garde Maxime qui tenta de les sauver. Finalement, alors que le garde se convertit lui aussi, tous furent mis à mort. Cécile obtint cependant le droit de sépulture le long de la Voie Appienne (et non dans les catacombes) et poursuivit son œuvre d’évangélisation. Arrêtée, elle fut condamnée à être décapitée. Au moment du supplice, elle se mit à chanter ce qui contribua sûrement à faire d’elle la patronne des musiciens. Pour l’honorer, Jean-Michel Petit, organiste titulaire de la collégiale a convié Jean-Claude Frey à donner cet Intermezzo. Les deux comparses se rencontrent souvent à la tribune de la collégiale alors qu’ils viennent travailler leur instrument. C’est donc le plus naturellement du monde qu’ils ont convenu de donner ce concert ensemble. Jean-Michel Petit a été l’élève de madame Amiez-Falque au Conservatoire de Grenoble, puis de Frédéric Munoz et Jean-Luc Saliques. Jean-Claude Frey est le fils d’une pianiste et d’un violoniste, Georges Frey, qui fut le directeur du Conservatoire de Mulhouse et un ami du docteur Schweizer. Né dans la milieu, il mena une carrière d’organiste avant de s’installer à Romans. Ils joueront des œuvres de Georg Muffat (« Toccata prima ») et Dietrich Buxtehude « Prélude, Fugue et Final en ré majeur », Pedro de Araujo (« La Bataille de Marignan »), Benedetto Marcello (« Adagio » d’un « Concerto pour hautbois ») et Jean-Philippe Rameau (« Gavotte variée »), dont on célèbre les 250 de la mort. Moment musical de qualité, réunion amicale aux claviers, petite fête des musiciens, cet Intermezzo, donné à Saint-Barnard le dimanche 23 novembre à 16h30 (entrée libre) devrait ravir les mélomanes.
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