Archive mensuelle de juin 2015

Jeux d’orgue de Bernard Bender, samedi 27 juin à 17h30

Déjà close ce samedi prochain, la série des Jeux d’orgue de la collégiale Saint-Barnard aura, cette année encore, brillé par un éclectisme musical assez étonnant. Ouverte sur la virtuose prestation de Vincent Crosnier, poursuivie sur la pétulante participation de Philippe Gueit, la succession des concerts s’enrichissait, la semaine dernière, du dialogue suave et harmonie de l’instrument à tuyaux avec le violoncelle de Christophe Tseng, toujours juste, soutenu par son comparse Jean-Michel Petit aux commandes de l’instrument dont il est titulaire. Pour cette dernière occurrence, les mélomanes doivent s’attendre à des nouvelles envolées virtuoses et à des découvertes toujours aussi riches lors du concert de Bernard Bender, organiste titulaire du bel instrument de la collégiale Saint-Sauveur de Grignan.
Ce musicien, aussi discret que talentueux, n’est en rien un bateleur de tribune : musicien solide, il a reçu une formation enviable, au CNR de Strasbourg, dans les classes d’écriture, d’analyse et en orgue où il a obtienu la Première médaille dans la classe de Pierre Vidal en 1987. Ensuite, à la faculté de musicologie, il a présenté un travail de maîtrise sur l’œuvre pour orgue de Jehan Titelouze (le premier organiste français au XVème siècle). Admis au CNR de Grenoble, il a suivi un cycle de perfectionnement dans la classe de Pierre Perdigon et obtenu un Premier prix en 1990. Son agrégation d’éducation musicale en poche, il enseigne, depuis, au Collège Bernard de Ventadour de Privas.
Son programme se montre cohérent et révélateur de l’évolution musicale entre le début et le milieu du vingtième siècle. Les musiciens français illustrés sont les témoins de cette évolution au sein d’une école qui marqua l’histoire musicale et que la planète nous envie. De Gabriel Pierné, successeur discret de César Franck à Sainte-Clotilde, on entendra le Prélude extrait des Trois pièces opus 29. Albert Périlhou, peu souvent joué et mort à Tain-l’Hermitage en 1936, fut aux dires de Vierne, un « artiste du XVIIIème siècle ». On entendra de lui le Premier Impromptu, extrait du Livre d’Orgue. Louis Vierne, grand parmi les grands et toujours à redécouvrir, signe ce magnifique Impromptu, extrait de la Troisième suite op.54 des Pièces de Fantaisie et cette stricte, digne et puissante Toccata extraite de la Deuxième suite op.53 des Pièces de Fantaisie. Musicien éphémère mort au champ d’honneur, Jehan Alain s’intéressa très tôt à la musique ancienne, à une époque où elle n’intéressait plus personne. En hommage, il livra ces « Variations sur un Thème de Clément Janequin ». Gaston Litaize, comparse d’Alain (notamment lors de mémorable virées en motocyclette) fut un ardent artisan du renouveau de la musique liturgique et de concert ; on entendra de lui un Lamento extrait de ses Douze Pièces pour Grand Orgue. Lié aux précédent bien que brillant par son indépendance et l’originalité de son langage, Olivier Messiaen fut l’un des grands du XXème siècle. Son étonnante musique est toujours source de surprise tant elle est toujours nouvelle. D’un cycle écrit en 1935, La Nativité du Seigneur, Bernard Bender jouera deux extraits : « Les enfants de Dieu » et « Dieu parmi nous ».
Un tel programme garantira aux mélomanes d’intenses moments, aux prises avec l’excellence du musicien invité et emporté par des œuvres toujours à découvrir. La qualité du cycle des Amis de l’orgue n’est plus à démontrer. On attend beaucoup de leur prochain récital qui alliera, le 12 juillet à 20h30, la flûte de Pan de Philippe Emmanuel Haas et l’orgue de Dominique Aubert -on en reparlera.

Jeux d’orgue et Marathon : un week-end musical à Saint-Barnard

Les concerts se suivent sans se ressembler à l’orgue de la collégiale. Vincent Crosnier avait pris le parti d’un programme panoramique où les grandes pages du répertoire se succédaient dans une présentation colorée propre à rendre l’incroyable diversité d’un répertoire toujours à découvrir, surtout quand il aborde notre époque (une œuvre de Jean Guillou donnait à l’instrument l’occasion de se parer de sonorités inattendues). Philippe Gueit, qui lui succédait la semaine dernière optait, quant à lui, pour des pages parfois oubliées (notamment de Théodore Dubois) et d’autres plus célèbres (la fameuse « Toccata » de Widor, enflammée et virtuose) et concluait sur un bis tout en enthousiasme (une œuvre de Lefébure-Wely) qui achevait de conforter le plaisir du public.

Pour ce week-end majeur, tout entier dédié à la musique, les Amis de l’orgue de Saint-Barnard n’ont pas ménagé leur peine. Ce samedi 20 juin, à 17h30, Jean-Michel Petit, organiste de la collégiale, accompagnera le violoncelliste Christophe Tseng. Ce duo pourra s’exprimer dans un programme tout en originalité et en élégance. Ce sont les grâces du Grand siècle qui seront largement mises à l’honneur, avec une « Sicilienne » de Maria- Teresa von Paradis, une « Sonate » de Joseph Bodin de Boismortier, un « Lamento » de Fédérigo Fiorillo et un « Largo » d’un des fils de Bach mettront à l’honneur les grâces du Grand siècle ainsi qu’une « Sonate » de Benedetto Marcello. L’orgue seul s’illustrera dans une « Toccata » de Georg Muffat et un « Prélude » de Gabriel Pierné. Les deux musiciens se connaissent bien et se sont déjà produits ensembles à Romans. Christophe Tseng a débuté le violoncelle avec Reiner Rothmüth à Taiwan puis, à Paris sous la direction de Yvan Chiffoleau.  Il est entré ensuite à l’Orchestre national de Taiwan où, durant 15 ans, il a pu jouer avec les plus grands interprètes : Rostropovitch, Placido Domingo, Yo-yo Ma… Il a fondé le quatuor « Métropolitain », se perfectionnant dans le domaine de la musique de chambre. Depuis son arrivée en France en 2003 il a été invité régulièrement dans divers festivals, au « Château du Cingle », « Poly-Musicale » de Bollène… Christophe Tseng est actuellement le professeur de violoncelle à l’école de musique de Montélimar et Annonay ainsi qu’à Saint-Péray. Il est aussi le violoncelliste du récent trio « Les Musiciens de Sizéranne » et de l’ensemble de cordes « Zarlino ». Jean-Michel Petit, quant à lui, a commencé le piano à l’âge de 7 ans et a  travaillé à Grenoble avec Jeanine Collet. Après un Prix de supérieur 1 au Concours Lucien Wurmser, parallèlement à des études de sciences physiques, il est entré en classes d’orgue et de musique de chambre au Conservatoire de Grenoble avec pour professeur Mme Amiez-Falque. Nommé professeur de physique-chimie dans les Ardennes, il a travaillé l’orgue à Rethel, puis à Nevers (Nièvre), participant à des concerts de chorales ou à des heures d’orgue. Tout récemment, il s’est perfectionné avec Frédéric Muñoz et Jean-Claude Saliques. Actuellement il est organiste titulaire de la collégiale Saint-Barnard, à Romans-sur-Isère (Drôme).

Le lendemain, dimanche 21 juin, les mélomanes retrouveront cette manifestation hors normes que constitue le Marathon d’orgue de Saint-Barnard. Honorant la Musique de la plus belle façon, celle des vrais amateurs, les organistes de la région se succèderont aux claviers, à raison d’une demi-heure chacun, à partir de 15h00. On pourra entendre ainsi, Liliane Tauleigne et Bernard Fouilland (de Valence), Monique Cieren (de Die), Dominique Normand (venu d’Isère), Yann Le Viavant (de Bourg-les-Valence), tous accueillis par Jean-Michel Petit, organiste de la collégiale qui jouera les maîtres de cérémonie. Si l’on ne connaît pas encore le programme précis de ce concert fleuve, on sait que chacun aura à cœur de faire connaître, une nouvelle fois, le répertoire de l’orgue dans ses plus grandes dimensions (il se dit même que l’on aura du jazz, dès 15h00…)…

 

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Jeux d’orgue de Philippe Gueit, samedi 13 juin à 17h30

Les Jeux d’orgue de Saint-Barnard ont démarré sur les chapeaux de roue avec la virtuosité de Vincent Crosnier, applaudi debout par un public sûrement saisi par le jeu de l’organiste, disciple de Jean Guillou. De son maître, il a véritablement hérité une approche musicale libre du répertoire, transcrit avec aisance et sens de la couleur sonore, et un jeu transcendant qui se fait fi de toutes les difficultés techniques.

Ce samedi 13 juin, c’est l’organiste de la cathédrale de Marseille, Philippe Gueit, qui sera aux claviers de la collégiale à 17h30. Philippe Gueit est né à Marseille. Son parcours associe le piano, la direction l’orchestre et l’orgue. Ainsi, après avoir reçu l’enseignement d’A. Boucourechliev et les conseils d’A. Rubinstein, il a obtenu une maîtrise de musicologie, un premier Grand Prix de piano et une  licence de concert. Lauréat de la fondation Laurent Vibert de Lourmarin, il a participé à des stages de composition avec F. Donatoni, H. Dutilleux et W. Lutoslawski. Médaille d’or au Conservatoire d’Aix-en-Provence dans la classe de direction d’orchestre, il a intégré ensuite le Conservatoire de Genève chez A. Gerecz et s’est produit à de nombreuses reprises, comme chef ou pianiste avec les chefs G. Sébastian, P. Mule, H. Gallois… II s’est vu confier plusieurs créations mondiales et a enregistré pour la radio ou la télévision. Philippe Gueit a abordé l’orgue avec Sauveur Bruschini puis a travaillé avec Jean Guillou. Il poursuit une carrière d’enseignant au Conservatoire national de région de Marseille et à l’Institution Sainte-Trinité de Marseille. Son activité l’amène aussi à assurer la programmation régionale sur Radio Classique et Radio Dialogue. II a été nommé, en septembre 1999, organiste de la cathédrale de Marseille où il a fondé les Vêpres musicales qui, avec les Heures musicales spirituelles, attirent régulièrement de très nombreux auditeurs. En 2002, il a conçu et supervisé l’installation de nouvelles grandes orgues à la Cathédrale de Marseille et leurs extensions successives : orgue de chœur (2006), console à 5 claviers.

Le programme de l’invité des Amis de l’orgue comprend la « Toccata en mi mineur BWV 914″ de Bach, un « Offertoire » de César Franck, l’ »Adagio » de la « Première Sonate » pour orgue de Felix Mendelssohn, trois pièces de Théodore Dubois (« Entrée de Cortège », « In Paradisum » et la fameuse « Toccata »), deux pièces de Louis Vierne (la « Méditation », transcrite d’une improvisation par Maurice Duruflé et le « Divertissement » extrait des « Pièces en style libre »), d’Alexandre Guilmant l’ »Adagio » de la « Troisième Sonate » et, enfin de Charles-Marie Widor, la célébrissime « Toccata », final de la « Cinquième Symphonie ». Des œuvres à la fois rarement entendues et d’autres plus célèbres et que l’instrument de Saint-Barnard mettra justement en valeur. Une nouvelle occasion offerte au public de découvrir la richesse du répertoire de l’orgue.

Philippe GUEIT

 




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