Septembre, pour les Amis de l’orgue de Saint-Barnard, est depuis quelques années le rendez-vous des organistes virtuoses. Chaque week-end, un même musicien est invité à un véritable défi : jouer sur deux instruments très différents qui requièrent avec des programmes et des techniques de jeu très différentes. l’orgue de Saint-Barnard et celui de Saint-Antoine-l’Abbaye sont en effet radicalement différents et demandent qu’on les aborde, chacun, d’une façon particulière et que l’on prenne en compte leurs caractéristiques avec grand soin. Chaque week-end sera différent mais auront en commun la virtuosité des organistes invités, ainsi que leur jeunesse.
Premier invité du cycle qui, depuis plusieurs années, fait le bonheur des mélomanes, Virgile Monin ne manquera pas de faire preuve des solides qualités que le monde musical lui reconnaît : c’est un des plus brillants représentant de la jeune école d’orgue française. Né en Bretagne en 1987, Virgile Monin a effectué ses études aux conservatoires de Nantes (classe d’orgue de Michel Bourcier) et de Saint-Maur-des-Fossés (classe d’improvisation de Pierre Pincemaille). Il a par ailleurs bénéficié des conseils de Jean Guillou et de Henri-Franck Beaupérin, et a suivi le cursus d’écriture du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Lauréat du concours international d’orgue de Toulouse, il a remporté le premier prix des concours de Biarritz et de Luxembourg, de même que le Grand Prix d’Orgue Jean-Louis Florentz de l’Académie des Beaux-Arts, Institut de France. Virgile Monin est l’interprète d’un vaste répertoire, privilégiant l’orgue symphonique, et est l’auteur de plusieurs transcriptions pour son instrument, notamment des « Danses symphoniques » de Sergueï Rachmaninov et de l’ouverture « Les Hébrides » de Felix Mendelssohn. En 2015, il a enregistré pour le label Fy/Solstice l’intégrale de l’oeuvre pour orgue de Henri Mulet, sur l’orgue historique Puget (1888) de l’église Notre-Dame la Dalbade à Toulouse. Il se produit régulièrement en récital, en France (Bordeaux, Bourges, Lille, Marseille, Nantes, Paris, Rennes ; festivals Contrepoints 62, Radio-France et Montpellier, Toulouse-les-Orgues) et à l’étranger (Allemagne, Canada, États-Unis, Grande-Bretagne, Italie, Luxembourg, Monaco, Pologne).
A Saint-Barnard, le samedi 3 septembre à 17h30, Virgile Monin donnera sa transcription des superbes « Danses symphoniques » pour orchestre de Serge Rachmaninov (1873/1943). Dernier grand représentant du post-romantisme russe, Rachmaninov fut un immense pianiste virtuose. Ses œuvres pour orchestre, dont la superbe « Ile des morts », sont d’impressionnants fleuves musicaux très évocateurs, poétiques et d’une grande sensibilité romantique. En trois mouvements, les « Danses symphoniques » (qui occuperont l’intégralité du programme) sont un véritable flamboiement orchestral que l’orgue pourra sans aucun doute égaler ; les thèmes, d’un lyrisme chantant, restent en mémoire et emportent l’adhésion. A Saint-Antoine-l’Abbaye, dimanche 4 septembre à 17h00, Virgile Monin jouera un programme plus varié où alterneront les époques anciennes et actuelles. Après la « Batalla imperial » de Juan Cabanilles, qui fait sonner l’orgue à la manière d’un combat de mousquets et de bombarde, on écoutera les « Deux danses à Agni Yavishta » qui rendent hommage aux divinités indoues. Le « Voluntary en sol » d’Henry Purcell répondra à deux des « Pièces furtives op. 58″ de Jean Guillou avec qui Virgile Monin a pu travailler. De Claude-Bénigne Balbastre, une « Romance » et une « Cannonade » évoqueront la Révolution française qui mit fin à l’époque que fait revivre Charles Tournemire dans sa « Suite évocatrice op. 74″ dont on entendra deux extraits, celle de l’orgue baroque. Enfin, un concerto d’Antonio Vivaldi transcrit par Bach pour l’orgue, rendra honneur aux splendeurs du XVIIIème siècle si bien mises en valeur par l’orgue antonin (« Concerto in re minore n. 11, extrait de L’estro armonico op. 3″).

Les mélomanes auront à cœur de venir entendre ces deux concerts qui mettront en valeur toutes les facettes du talent de ce jeune et attachant musicien, plein d’un engouement véritable pour l’orgue qui sort des sentiers battus et ouvert à une mise en valeur pleine d’excellence de pans du répertoire moins souvent entendus. Deux concerts à ne pas manquer !