Archive mensuelle de juin 2018

L’orgue et son double 3 – orgue à quatre mains

La saison musicale qui marque les cinquante ans des Amis de l’orgue de Saint-Barnard tient décidément ses promesses ! Ce samedi 23 juin, l’association programmait ce duo qui doit sa célébrité à Pierre Cochereau et Roger Delmotte, tout autant qu’à Maurice André, musiciens émérites qui firent un véritable don de leur personne en parcourant la France entière, d’église en église, pour ces concerts « trompette et orgue » qui attirent toujours le public. Les accents brillants des trompettes, mêlées aux somptuosités des timbres de l’orgue, tissent de splendides moments que prise le grand public, à juste titre tant il est vrai qu’à côté de concerts plus exigeants, il est toujours bon de permettre aux mélomanes de prendre le plaisir d’un moment de vraies délices. Jean-Michel Petit, organiste de la collégiale, avait invité David Fevbre, professeur au Conservatoire de Romans, pour ce concert : des airs connus, des pièces plus rares s’associaient pour un programme plein de diversité et mené avec brio : le timbre rutilant des trompettes du jeune virtuose s’envolaient avec légèreté dans la nef.

Pour ce troisième concert du cycle « L’Orgue et son double » (un titre bien trouvé qui tout de son ambition) se tiendra ce samedi 30 juin à 17h00 (entrée libre). Un duo de jeunes virtuoses viendra donner un programme étonnant à l’orgue. Muriel Groz, titulaire de l’orgue de Voiron, et Kaori Sakaï, titulaire de l’orgue du Bourg-d’Oisans, donneront à quatre mains, sur le grand orgue de la collégiale, deux transcriptions : la « Danse macabre » de Camille Saint-Saëns et « Pierre et le Loup » de Serge Prokofiev, avec Jean-Marc Duval, récitant. Programme très original qui revêtira des œuvres originellement écrites pour l’orchestre de timbres nouveaux : un nouveau visage de ces œuvres très connues s’offrira aux auditeurs. Une nouvelle fois l’originalité sera au rendez-vous !

Muriel Groz est titulaire de quatre masters, deux musicaux (orgue et interprétation historique) et deux scientifiques (diplôme d’ingénieur de Grenoble-INP et Master de recherche en Art-Science-Technologie). Elle affectionne en particulier les répertoires baroques et de la Renaissance. Elle a également obtenu une licence de musicologie et un Bachelor de Kirchenmusik (cantor, maître de Chapelle) en Allemagne, diplôme associant direction de chœur, d’orchestre, de chant grégorien et tout ce qui a trait à la musique liturgique en plus de l’orgue. Originaire de Bretagne, elle a étudié l’orgue à Grenoble, Lyon (CNSMD), Hambourg et Munich auprès de Denis Bordage, Liesbeth Schlumberger, François Espinasse, Wolfgang Zerer, Bernhard Haas. Elle s’est distinguée en remportant le deuxième Prix et Prix du Public au concours Xavier-Darasse à Toulouse (2017), le deuxième Prix au concours d’orgue Paul Hofhaimer à Innsbruck en Autriche, spécialisé en musique ancienne (2016) et le troisième Prix au concours Agati-Tronci à Pistoia en Italie (2016). Elle a été nommée sur concours titulaire du grand orgue historique Callinet et Cavaillé-Coll de Voiron en 2014. Elle partage son temps entre l’enseignement, son activité de concertiste, l’organisation des saisons de concerts à Voiron et la direction de chœur. Kaori Sakaï est née à Sendai (Japon). Elle a commencé le piano à l’âge de trois ans puis a étudié l’orgue dans la classe de Kinue Aota à l’Université de filles de Miyagi Gakuin, de 2003 à 2009. Elle a participé à des classés de maîtres données par Lorenzo Ghielmi et Zigmond Szathmary. Elle s’est perfectionnée auprès de Michel Bouvard, Jan Willem Jansen et Yasuko Bouvard au Conservatoire de Toulouse dont elle a obtenu le DEM d’orgue et de clavecin. Elle a aussi obtenu à l’Institut supérieur des arts de Toulouse, le diplôme national supérieur professionnel de musicien. En septembre 2015, elle a été nommé professeur d’orgue au Bourg-d’Oisans et, en 2016, organiste titulaire du nouvel orgue de cette ville.

Virtuosité, originalité et jeunesse seront au rendez-vous !

Kaori SAKAI Muriel Groz

Jeux d’orgue : trompette et orgue

Heureux mélomanes qui ont eu la bonne idée de venir écouter les récents concerts des Amis de l’orgue à Saint-Barnard ces dernières semaines ! Ce n’est pas peu dire que les occasions sont nombreuses et variées, Ô combien originales. Pour preuve, ce concert de dimanche dernier qui, au milieu d’une collégiale toute réaménagée pour entourer un orgue mobile, s’est avéré être une expérience musicale tout à fait passionnante et virtuose ! L’Orgue du voyage, accueilli à Romans, a dévoilé ses sortilèges devant un public médusé, interrogatif mais rapidement convaincu du bien fondé de l’idée de son concepteur et principal interprète, Jean-Baptiste Monnot : imaginer un instrument capable des effets d’un très grand orgue mais que l’on puisse aisément déplacer. Installé en une heure, l’orgue a pris place au milieu du public, a dialogué avec l’instrument de tribune dans un concerto vivaldien virevoltant, s’est montré capable de soutenir un quatre mains tout en légèreté, et conquis son succès grâce à l’élégance du jeu et aux prouesses des deux interprètes chaleureusement applaudis : Maxime Heintz et Jean-Baptiste Monnot.

Les Jeux d’orgue de ce samedi 23 juin, à 17h00, à Saint-Barnard, seront l’occasion d’entendre l’orgue soutenir la trompette d’un jeune musicien dont la carrière est toute en réussite. Le mariage de l’orgue et de la trompette est le gage d’un moment festif et lumineux.

David Febvre a obtenu un master d’interprétation de trompette en 2016 à la Musikhochschule de Munich dans la classe de Hannes Läubin. Il s’était précemment initié à la trompette naturelle avec Thomas Kiechle mais aussi à la musique de chambre, au big band. Elève d’Eric Aubier au Conservatoire de Dijon, il a eu aussi pour maître Gérard Boulanger au CRR de Paris et Eric Plante au CRR de Châlons-sur-Saône. Il a aussi participé à divers classes de maître avec Reinhold Friedrich à Karlsruhe, Laura Vukobratovic à Essen, Klaus Schuhwerk à Frankfort. David Febvre est professeur de trompette au CRD de Valence-Romans-Sud-Rhône-Alpes sur le site de la cité de la musique de Romans. Il a été précédemment professeur de trompette au CRC d’Obernai. Il participe au trio Anemos, ensemble adapté à la musique romantique pour piano, clarinette et trompette/cornet ou saxhorn alto et, depuis 2016, il est trompettiste au sein de Drôme en Cadence et au sein de l’orchestre symphonique Confluence. En 2012, il a participé au concours international de Lieksa (Finlande) et, en 2011, au concours international de Anna (Espagne). Jean-Michel Petit, l’organiste titulaire de la collégiale Saint-Barnard, a commencé le piano à l’âge de 7 ans, et a travaillé à Grenoble avec Jeanine Collet. Après un prix de supérieur I au concours Lucien Wurmser, parallèlement à des études de sciences physiques, il est entré en classes d’orgue et de musique de chambre au Conservatoire de Grenoble avec pour professeur Mme Amiez-Falque. Nommé professeur de physique-chimie dans les Ardennes, il a travaillé l’orgue à Rethel, puis à Nevers (Nièvre), participant à des concerts de chorales ou à des heures d’orgue. Ces dernières années, il s’est perfectionné avec Frédéric Muñoz, Jean-Claude Saliques et Thierry Escaich.

Le programme fera la part belle aux airs célèbres et aux accents brillants d’un duo toujours très apprécié par le public. Ainsi, on entendra d’Henry Purcell, « Entrée » et « Marche », une « Aria » de Domenico Zipoli, un « Prélude et fugue », un choral et l’ample « Fantaisie chromatique »  de Johann-Sebastian Bach, l’« Ave Maria » de Caccini, deux fantaisies animalières de Camille Saint-Saëns (« Le Cygne ») et Andreas Willscher (« Le Rossignol »), la grande « Toccata » d’Eugène Gigout et, pour conclure, la « Marche du prince de Danemark » de Jeremy Clarke.

 

Jean-Michel Petit David Febvre

Cycle L’Orgue et son double – Concert à deux orgues

C’est un véritable événement musical qui s’annonce pour être, à Saint-Barnard, un des moments forts d’une saison du cinquantenaire déjà bien entamée et marquée par de beaux moments musicaux.

Après un étonnant concert avec l’orgue mécanique de Patrick Mathis, les organistes amateurs et professionnels drômois s’étaient donné rendez-vous pour le Marathon traditionnel qui est autant une fête de l’amitié qu’une fête de la Musique avant la date officielle. Huit musiciens passionnés, venus de Valence, Montélimar, Grignan, Bourg-de-Péage, se sont relayés aux claviers durant quatre heures, sans relâche, et ont parcouru le répertoire dans les grandes largeurs, s’aventurant jusqu’à la musique de notre époque et au jazz ! De tels moments sont à ne pas manquer et montrent qu’une approche novatrice de l’orgue peut lui amener un public qui le craint parfois a priori. Les Amis de l’orgue de Saint-Barnard démontrent pourtant, chaque année, que l’instrument n’est pas si imposant et hiératique et se prête à de multiples approches, par des versants inattendus et toujours bienvenus.

Ce sera encore le cas, et avec un éclat tout particulier pour fêter l’anniversaire de l’association, avec le concert qui sera donné le dimanche 17 juin à 16h30 (entrée : 5€, gratuit pour les moins de 16 ans). Les mélomanes et les néophytes auront tout intérêt à venir découvrir l’étonnant Orgue du Voyage conçu et construit par Jean-Baptiste Monnot, déjà reçu à plusieurs reprises à la tribune de la collégiale, et qui mène une superbe carrière de concertiste (il jouait encore récemment en Autriche, en Allemagne et en Italie). Cet orgue mobile qui sera installé pour l’occasion au milieu du public, dans la nef, est un instrument complet, aussi divers et puissant qu’un grand orgue. Il recèle de multiples secrets de conception qui lui permettent d’être totalement mobile, modulable, et aussi un merveilleux support pédagogique (on l’a vu entrer dans des lycées ou des collèges au grand étonnement des élèves). Les sources sonores sont proches du public qui redécouvre littéralement l’orgue en l’ayant sous les yeux. La console de trois claviers, en aluminium, est elle aussi près des auditeurs et dévoile avec bonheur le jeu du musicien. Pas moins de 750 tuyaux, de toutes tailles, en bois et en métal, horizontaux et verticaux, sonnent avec puissance et finesse et surtout une présence inouïe.

Pour ce concert unique, les organisateurs ont laissé la plus grande liberté aux musiciens. Jean-Baptiste Monnot sera associé à Maxime Heintz, organiste assistant au grand orgue de Saint-Donat, pour un programme qui sera comme un « bœuf » de musiciens de jazz, un duel amical entre l’orgue de tribune et son cousin voyageur. Les deux musiciens joueront alternativement les deux instruments, mais aussi, et ce sera le clou de la matinée, ensemble, à deux orgues ! Bach, Vivaldi, Widor, Mozart seront mis à l’honneur, en majesté depuis les hauteurs, ou avec légèreté et finesse tout près du public !

Musicien déjà recherché, Jean-Baptiste Monnot a étudié avec Louis Thiry et François Ménissier puis, au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, avec Olivier Latry et Michel Bouvard. Il s’est perfectionné avec Bernhard Haas à Stuttgart ainsi qu’à la Tonhalle de Zürich et à l’Eglise Saint-Eustache avec Jean Guillou dont a été l’assistant. Il a été professeur au Conservatoire à Rayonnement Départemental de Mantes-la-Jolie de 2012 à 2016. Il est titulaire du grand orgue Cavaillé-Coll de l’abbatiale Saint-Ouen de Rouen. Maxime Heintz a étudié l’orgue avec Pierre Simonet et a intégré le Conservatoire de Marseille, dans la classe d’André Rossi, avant de se perfectionner avec Norbert Pétry et Louis Robilliard. En 2007, il a remporté un deuxième prix au concours international d’orgue Marie Claire Alain à Paris. Longtemps organiste titulaire de la Collégiale de Grignan, il s’est également consacré à la direction chorale et au chant en soliste, tout en continuant à pratiquer son instrument de prédilection.

Cet Orgue du Voyage, qui fera donc une halte à Romans, est déjà un instrument très demandé, à la fois par des grands ensembles pour qu’il les accompagne (chœur Aedes, concerts de la Chapelle Corneille à Rouen…), mais aussi par des scènes prestigieuses (Flâneries musicales de Reims, Théâtre de Compiègne…). Il poursuivra sa route jusqu’à Aix-en-Provence, Saint-Maximin, puis dans le Languedoc cet été. Les deux jeunes musiciens qui le joueront sauront tirer de cet instrument unique et du grand orgue le meilleur d’un moment qui s’annonce tout particulièrement passionnant !

 

Orgue du Voyage Jean Baptiste Monnot

Orgue du Voyage Jean Baptiste Monnot 3

Marathon d’orgue

Orgue Saint-BarnardPour fêter ses 50 ans, l’association des Amis de l’orgue a misé sur une jolie diversité de concerts qui démontrent les multiples axes d’approche de cet instrument qui intimide toujours. On entend même des gens dire, encore : « l’orgue, ça n’est pas pour nous ! ». Quelle idée ! La démarche de la dynamique association romanaise démontre chaque année le contraire. Ce dernier samedi, Philippe Gueit donnait d’ailleurs un programme étonnant de variété, au bon sens du terme, passant de la rhétorique baroque de Couperin aux chaudes harmonies de Nadia Boulanger pour conclure, de manière virtuose sur les  dansantes extravagances de Khatchaturian ou Bernstein. Un concert où le public n’a pas dû s’ennuyer !

Habitués à recevoir de brillants concertistes mais aussi les amateurs à la tribune qui, pour le plaisir, viennent travailler longuement aux claviers, dans le calme de la longue nef, les Amis de l’orgue ont initié une fête de la musique bien amicale : le Marathon d’orgue. Accordant à chacun trente minutes, amateurs et professionnels se côtoient sans interruption pendant quatre heures d’un concert qui est aussi un moment de partage, de retrouvailles. Il règne à la tribune une ambiance décontractée qui est perceptible au niveau du sol : la musique fuse et, d’année en année, gagne en variété encore.

Ce dimanche 10 juin, on entendra successivement, à partir de 15h00 et jusqu’à 19h00 : Christiane Boué (organiste du temple de Valence), Fabienne Médurio (organiste de Sainte-Croix de Montélimar), Anne Souillol (organiste du temple de Montélimar), Frédéric Brun (organiste de Sainte-Marie-de-Bourg-de-Péage), Bernard Fouilland (organiste assistant à la cathédrale de Valence) avec le saxophone ténor de Guy Saurel, Bernard Bender (organiste de Saint-Sauveur de Grignan), Muriel Bender (organiste du temple de Montélimar) et Jean-Michel Petit, hôte de la journée en qualité d’organiste de Saint-Barnard. Du jazz à la musique contemporaine, de l’ère baroque au romantisme, le répertoire sera parcouru dans toutes ses dimensions par ces marathoniens musicaux.

Mélomane au long cours, passant pressé, les uns et les autres auront tout intérêt à passer une oreille par la collégiale pour ce long parcours de musique et d’amitié !




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