On parle du relevage de notre orgue (et de la reconstruction du vitrail de l’Apocalypse) dans le magazine municipal RomansMag (cliquez sur l’image pour l’agrandir)…
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Base d’écoute
Les grandes pages du répertoire de l’orgue présentées en quelques lignes + un lien vers un enregistrement disponible sur YouTube = une base de données pour l’écoute des œuvres « de base », pour une meilleure connaissance du répertoire de l’orgue !
ISSN n°2258-7640 – Dépôt légal à parution
Serge Rachmaninov
1873-1943
L’Île des morts
Transcription : Louis Robilliard
Inspirée par le célèbre tableau romantique d’Arnold Böcklin, conservé à Berlin, cette superbe page d’orchestre est ici adaptée pour son instrument par l’organiste lyonnais Louis Robilliard, titulaire de l’orgue de l’église Saint-François-de-Sales. D’une grande richesse de mouvements contenus, dans une ambiance générale assez sombre et dominée par les appels sinistres du Dies irae de la Messe de morts grégorienne, ce poème symphonique est ample et bouleversant. Le rythme de ses premières minutes semble être celui de la barque du nocher qui conduit les âmes sur le Styx : il est rendu par un motif tout en balancements qui, après de tumultueux développements, savamment mis en valeur par l’orgue, reviendra conclure l’œuvre dans un silence de repos éternel.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=-VXm3Vb1eRY
Hendrik Burkard, orgue Cavaillé-Coll – Roethinger – Gonzalez – Dargassies, La Madeleine, Paris
(Concert)
Modest Moussorgki
1839-1881
Les Tableaux d’une exposition
Transcription : Jean Guillou
Jean Guillou doit une partie de sa notoriété à ses nombreuses transcriptions. De nombreuses œuvres de Bach, Mozart, Vivaldi, Liszt, Rachmaninov, Prokofiev, Tchaïkovski sont entrées grâce à lui au répertoire des organistes virtuoses. Cette longue page pour piano, orchestrée par Maurice Ravel, semblait appeler les timbres de l’orgue, seul instrument capable de rendre les climats si contrastés de ces multiples séquences. Comme dans chacune de ses adaptations, Jean Guillou imprime sa marque et passe l’œuvre au filtre de sa flamboyante personnalité. Elle gagne un surcroît d’expressivité par l’écriture de passage spécifiques qui remplacent ceux qu’une simple adaptation aurait rendus plats ou sans intérêt (grands accords résonnants au piano, passages orchestraux particuliers…). Tout sonne avec une flamme inextinguible et, au passage, repousse les limites de la technique instrumentale par la virtuosité exigée ainsi que l’expressivité de l’instrument, ouvert à des nouveaux territoires sonores qui font oublier l’œuvre initiale.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=l-0WOoP4KL8
Jean Guillou, orgue Van den Heuvel, église Saint-Eustache, Paris
(Audition dominicale)
Camille Saint-Saëns
1835-1921
Danse macabre
Transcription : Edwin Lemare
Donnée lors de l’inauguration de l’instrument de la Philharmonie de Paris, cette transcription semble être idéale pour mettre en valeur les ressources sonores du nouvel instrument, largement exploitées en virtuose par celui qui fut l’un des organistes de Notre-Dame de Paris. La transcription prouve sa réussite, également, quand elle acquiert son autonomie par rapport à son modèle et existe comme véritable œuvre pour orgue, pleinement adaptée à son écriture (différenciation des voix par les claviers et le pédalier…), à ses capacités d’orchestration (registration qui ne cherche pas à imiter…), à ses effets particuliers (utilisation des boîtes expressives, du crescendo…). On peut aussi constater l’intérêt, pour le public, des consoles mobiles qui permettent à toute la salle de voir le musicien.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=aH0uD-v6CmQ
Olivier Latry, orgue Rieger, Philharmonie de Paris, Paris
(Concert)
Igor Stravinski
1882-1871
Le Sacre du printemps
Transcription : Bernhardt Haas
Le fastueux ballet composé par Igor Stravinski pour la compagnie de Serge de Diaghilev est ici adapté et interprété par un des plus brillants disciples de Jean Guillou. Comme les transcriptions de son maître, celle-ci se veut une singulière extension du possible, une véritable œuvre d’orgue, avec ses spécificités, qui fasse oublier l’original orchestral. Cette démultiplication des moyens physiques de l’interprète est ici permise par plusieurs systèmes dont le « replay » : l’organiste joue une première partie que l’instrument mémorise mécaniquement et restitue à volonté pendant que l’organiste peut jouer « avec lui-même » d’autres parties –dispositif ici utilisé. Cette adaptation, absolument sidérante, et les caractéristiques de cet orgue, libèrent le musicien et lui ouvrent des horizons nouveaux. Récemment démonté, cet orgue sera bientôt reconstruit dans la cathédrale de Koper, en Slovénie.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=bFHyepWyrAM
Bernhardt Haas, orgue Kleuker – Steinmeier, Tonhalle, Zurich
(Disque)
Claude Debussy
1862-1918
Nuages
Extrait des Nocturnes
Transcription : Quentin du Verdier
Si les œuvres de nombreux compositeurs se prêtent aisément à la transcription, du fait des caractéristiques de leur écriture musicale, d’autres peuvent sembler moins propres à subir ce traitement. Les particularités sonores, l’utilisation des timbres instrumentaux, l’écriture (jeu sur la résonnance, les arpèges, les crescendo…) peuvent être des critères qui freinent la transcription. Debussy, par la transparence de son orchestration et l’irréalité de son monde pianistique, est certainement le compositeur a priori le plus éloigné de l’orgue. Ce jeune étudiant du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris s’est aventuré à ce défi : on mesure la difficulté de l’exercice face à la ténuité des solos d’instruments d’orchestre croisés dans l’œuvre originale et que les sons sans expressivité propre de l’orgue rendent difficilement sans toutefois oublier le modèle orchestral, si mystérieux et diaphane. La transcription se doit donc de ne pas être une simple transposition imitative.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=6IYf6Lxzjcg
Quentin du Verdier, orgue Rieger, salle d’orgue, Conservatoire national supérieur de musique et de danse, Paris
(Production dans le cadre du cursus d’études de l’interprète)
Johann Sebastian Bach
1685-1750
Chaconne
Extraite de la Deuxième Partita pour violon seul BWV 1004
Transcription : Henri Messerer
D’une pièce écrite pour un violon, on a fait cette gigantesque transcription qui est presque une paraphrase, une sorte de vision « exponentielle ». D’autres musiciens de grande valeur, comme Franz Liszt ou Ferruccio Busoni, pratiquaient de la sorte. La transcription dépasse alors largement ses conventions et gagne un statut d’œuvre à part entière qui exploite toutes les ressources expressives de l’instrument de destination. C’est d’ailleurs le modèle de la transcription pour piano, par Busoni, de cette page célèbre, que Messerer s’est senti autorisé à l’adapter à son tour pour les ressources de l’orgue, ici particulièrement exploitées sur cet orgue historique, il fut celui de César Franck, de Charles Tournemire, de Jean Langlais, doté de dispositifs techniques récents.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=SfS14rpl0OI
Olivier Penin, orgue Cavaillé-Coll – Beuchet – Dargassies, basilique Sainte-Clotilde, Paris
(Production vidéo)
Hector Berlioz
1803-1869
Marche hongroise
Extraite de La Damnation de Faust
Transcription : Benjamin Righetti
La transcription fut aussi un outil de diffusion de la musique pour les particuliers, qui pouvaient jouer sur leur piano, les grandes pages qu’ils n’avaient pas la possibilité d’entendre autrement qu’au concert. Les pages d’orchestre ont de tout temps été réduites pour les instruments à clavier bien plus souvent présents dans les foyers qu’aujourd’hui. La célébrité des compositeurs passa par ce media tout à fait honorable, qui promouvait aussi la pratique instrumentale. La transcription répond aussi au souhait des instrumentistes d’étendre leur répertoire en s’appropriant des œuvres écrites pour d’autres formations. La réduction de l’orchestre aux claviers, le redéploiement des ressources du piano à celles de l’orgue posent des questions d’écriture délicates que le transcripteur doit surmonter de la même façon que pour une œuvre nouvelle. Les jeunes musiciens se prêtent à l’exercice encore de nos jours, et c’est tant mieux !
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=LAh63D6CksU
Benjamin Righetti, orgue Scherrer – Walcker – Kuhn, église Saint-François, Lausanne
(Production vidéo)
Maurice Ravel
1875-1937
Le Jardin féérique
Extrait de Ma Mère l’Oye
Transcription : Pierre-Octave Ferroud
Comme on pourrait le faire avec les œuvres orchestrales de l’instar de Claude Debussy, on peut s’interroger sur la difficulté d’adapter à l’orgue la singularité de l’écriture pour orchestre de Maurice Ravel. Dans ce cas, comme dans la transcription de Quentin du Verdier, il faut que le transcripteur ne cherche pas imiter l’orchestre en utilisant les timbres de l’orgue dans une simple logique imitative des instruments de l’orchestre, ce qui serait d’un sinistre inintérêt. Cette page scintillante, parfaite illustration de l’idée de magie musicale –comme L’Enfant et les sortilèges peut aussi en donner une idée- est une sorte de rêve musical. On aurait pu craindre que l’immensité parfois poussive de l’orgue la plombe d’une trop grande lourdeur. L’exploitation des ressources de cet orgue de concert récent, au design étonnant, permet d’adapter cette page très célèbre d’une façon tout à fait satisfaisante.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=tpXp3WEdxYo
Jean-Baptiste Robin, orgue Rosales, Walt Disney Concert Hall, Los Angeles
(Production vidéo)
Base d’écoute
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ISSN n°2258-7640 – Dépôt légal à parution
David Cassan
Né en 1989
Concerto improvisé dans le style de Haendel
2016
Récemment nommé, avec Sarah Kim, titulaire de l’orgue Gonzalez du Temple de l’Oratoire du Louvre, à Paris, ce jeune musicien est l’un des plus actifs improvisateurs. Il livre ici un exercice souvent demandé aux improvisateurs : un « dans le style de… » qui se doit de rendre l’illusion d’une œuvre qui aurait pu être due au modèle. Les Concertos pour orgue et orchestre de Haendel inspirent cette improvisation. Réduits pour l’orgue seul notamment pas Marcel Dupré ou Jean Guillou, ils conservent la possibilité d’identifier le soliste, l’orchestre et leur réunion en tutti. Cette improvisation imagine donc un « dix-septième » concerto sous cette forme avec toutes ses composantes, notamment l’alternance des mouvements vif / lent / vif et les moments de bravoure qui soulignent l’inventivité et la virtuosité du musicien.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=jnaaHIXGnT4
Orgue Lescop – Kern, basilique Notre-Dame-des-Victoires, Paris
(Production vidéo)
Jean Guillou
1930-2019
Visions cosmiques
1969
Parues en 33 tours et souvent rééditées, ces improvisations connurent un immense succès et propulsèrent l’orgue dans le domaine de l’avant-garde artistique. Improvisations pures, sans thème, Jean Guillou leur donna ces titres en lien avec la conquête spatiale qui occupait alors l’actualité. L’adéquation du monde sonore idéalisé qui se déploie, avec une liberté, une inventivité et une identité très personnelles, et de la thématique appliquée après coup, comme le faisait Debussy pour le titre de ses œuvres, reste un coup de maître. D’un singulier pouvoir évocateur, d’une poésie nouvelle, d’une force dynamique impressionnante, ces improvisations sont des chefs d’œuvre du genre. Certaines ont d’ailleurs été reprises, en dictée, par leur auteur qui en fit plusieurs de ses Sagas opus 20.
Liens :
I : Leonardo : https://www.youtube.com/watch?v=d6a8IN9f1Ak
II : Requiem pour les morts de l’espace : https://www.youtube.com/watch?v=YQmSpvTf5j8
III : Laser : https://www.youtube.com/watch?v=EheociweX18
IV : Icare : https://www.youtube.com/watch?v=Q1Kun8OHAyQ
V : Nova : https://www.youtube.com/watch?v=0dKj8b_QCfs
VI : Météorites : https://www.youtube.com/watch?v=_fdRWUmx6gc
VII : Orbite : https://www.youtube.com/watch?v=B9rl56yYOjE
Orgue Gonzalez, église Saint-Eustache, Paris
(Disque)
Thierry Escaich
Né en 1965
Improvisation en concert
2005
Auteur d’une œuvre importante, écrite pour tous les instruments, jusqu’à l’opéra, le musicien est aussi un organiste improvisateur réputé. Venu à l’orgue par les musiques populaires, il en garde une vivacité rythmique très personnelle qui étaye ses improvisations, toujours riches de surprises et d’une énergie qui captent aisément l’attention. Sur l’instrument dont il est titulaire, avec Vincent Warnier, et que rendit célèbre Maurice Duruflé, il bénéficie de tous les atouts techniques et les ressources sonores amples et claires pour tracer les grandes lignes de cette fresque tendue et expressive. Sorte de ballade presque cinématographique aux climats contrastés, cette fresque multiplie les traits de caractère avec une inventivité remarquable.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=kyJkhq8F1kw
Orgue Cavaillé-Coll – Beuchet-Debierre, église Saint-Etienne-du-Mont, Paris
(Concert)
Frédéric Blanc
Né en 1967
Triptyque improvisé
2020
Cette vidéo permet de se faire une idée des dispositions déjà magnifiques de cet orgue de synthèse, un Cavaillé-Coll déjà éclairci dans les années 1930, et de ses récentes améliorations qui permettent une plus grande diversité d’orchestration : sostenuto (qui maintient un accord joué), coupure de pédale (deux timbres indépendants sur la basse et l’aigu du Pédalier), deux boîtes expressives, crescendo… Dans la lignée de Cochereau et de l’école française des années 1930 qu’il affectionne particulièrement, le titulaire de cet instrument improvise cette superbe découverte des richesses de cet instrument qui est comme une double déclaration d’amour, à cet instrument et au monde musical qu’il permet d’illustrer à la perfection.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=Gq14ZgYNEfE
Orgue Cavaillé-Coll – Gloton-Debierre – Lacorre, église Notre-Dame-d’Auteuil, Paris
(Production vidéo)
Pierre Cochereau
1924-1984
Treize Improvisations sur les versets des vêpres
1963
Cette suite improvisée nous permet de replonger dans l’ambiance si particulière et musicalement accomplie du titulariat de Pierre Cochereau à Notre-Dame, avec le chanoine Jehan Revert alors maître de chapelle. Le témoignage de nombre de ces heures musicales de haute tenue nous a été heureusement conservé, comme d’innombrables improvisations liturgiques ou de concert. Alternés avec les psaumes et le Magnificat des vêpres, ces versets sont mis à profit pour exposer les grandes particularités de l’instrument : Flûtes, Fonds, Anches, grand Plein-jeu, jeux solistes (Clarinette 16’, Cornet…) et, bien sûr, Tutti. Art et science se conjuguent de façon unique, avec ce surcroît d’émotion toujours palpable chez Cochereau, toujours associés à ces sentiments de grandeur et de poésie ineffables, propres à cet instrument à cette époque.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=bLmCQ3wB7sk
Orgue Cavaillé-Coll – Boisseau, cathédrale Notre-Dame, Paris
(Office dominical)
Hampus Lindwall
Né en 1976
Improvisations avec électronique
2018
Lointain successeur de Jeanne Demessieux sur cet orgue de petites dimensions mais d’un grand caractère, le musicien suédois a développé une technique d’improvisation qui exploite les dernières technologies numériques. Ainsi, après avoir placé un micro et un haut-parleur dans l’orgue, le musicien improvise et, par le biais d’applications de transformation du son installées sur une tablette, joue, en quelque sorte, « avec lui-même » en métamorphosant et diffusant les sons de l’orgue qu’il vient d’émettre. Distorsions, amplifications, difractions, démultiplications, « fluidifications », toutes sortes de sons d’orgue transformés, que l’orgue est incapable de produire, semblent jaillir de l’orgue lui-même alors qu’ils sont le fruit des effets instantanés des applications sur les sons joués. Cette extension des timbres bien connus de l’orgue produit une étonnante transformation du son de l’orgue, devenu bien plus fluide et ductile et ouvert à des possibilités inouïes.
Liens :
I : https://www.youtube.com/watch?v=c1VoWr-ysyQ
II : https://www.youtube.com/watch?v=c1VoWr-ysyQ
III : https://www.youtube.com/watch?v=DHQTbSa9_Ac
Orgue Gloton-Debierre – Cicchero, église du Saint-Esprit, Paris
(Production vidéo)
Jean-Jacques Grunenwald
1911-1982
Improvisation sur des thèmes grégoriens
1981
Successeur de Marcel Dupré, dont il fut l’élève, Jean-Jacques Grunenwald, architecte et Grand Prix de Rome de musique, composa une œuvre importante dont des musiques pour le cinéma, notamment pour Robert Bresson. Aux claviers de l’orgue dont il fut le titulaire, il brosse une large fresque sur des thèmes grégoriens qui constitue un merveilleux guide pour découvrir les timbres de cet instrument et leurs riches combinaisons : Anches lors d’une saisissante introduction, puis tout l’éventail des somptuosités de ce géant : jeux ondulants, Flûtes, jeux solistes, qui illustrent toutes sortes de formes musicales : toccatas, fileuses, méditations, scherzos… La maîtrise totale du musicien et l’équilibre parfait de science et d’imagination, sont une illustration parfaite de l’enseignement de Marcel Dupré dont bénéficièrent aussi Olivier Messiaen, Jehan Alain, Jeanne Demessieux, Jean Langlais, Gaston Litaize, Pierre Cochereau, Jean Guillou…
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=jWVWA88vfFM
Orgue Cavaillé-Coll – Renaud, église Saint-Sulpice, Paris
(Disque)
Louis Vierne
1870-1937
Trois improvisations
1928
En pionniers, Charles Tournemire et Louis Vierne enregistrèrent pour la maison EMI des improvisations sur 78 tours. Contingentées par la durée limitée des galettes, ces improvisations n’en sont pas moins d’inestimables témoignages de l’art de ces maîtres et surtout des chefs d’œuvre du genre. On entend les instruments dont ils étaient titulaires dans l’état d’alors, avant les multiples transformations qu’ils ont subies par la suite –ici, le Cavaillé-Coll de Notre-Dame dans son état presque original. Rééditées récemment sur CD, ces improvisations ont été aussi « sauvées » de l’oubli par leur transcription, note après note en dictée musicale, par l’élève commun de ces deux géants : Maurice Duruflé. On peut donc désormais jouer ces improvisations : elles sont d’ailleurs entrées au répertoire des virtuoses (tout comme nombre d’improvisations de Pierre Cochereau). Ces trois improvisations nous donnent une idée des improvisations liturgiques que devait pratiquer Louis Vierne lors des cérémonies de la cathédrale, avec toute la splendeur de la pompe ecclésiastique d’alors.
Lien :
Marché épiscopale : https://www.youtube.com/watch?v=KCS4fRoOgGg
Méditation : https://www.youtube.com/watch?v=XydZWYSdSoE
Cortège : https://www.youtube.com/watch?v=XydZWYSdSoE
Orgue Cavaillé-Coll, cathédrale Notre-Dame, Paris
(Disque)
Base d’écoute
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ISSN n°2258-7640 – Dépôt légal à parution
Marco Enrico Bossi
1861-1925
Thème et variations opus 115
Bossi est un des acteurs majeurs de la Réforme cécilienne qui permit, dans l’Italie du début du xxe siècle, la renaissance conjointe de la facture d’orgue et du répertoire d’église et de concert. Son corpus est vaste et peut, par certains climats, se rapprocher, de celui de Louis Vierne. Cette œuvre qui s’ouvre comme un choral rappelle l’écriture pianistique de Mendelssohn, varie les climats en transformant le thème. La fugue finale, charpentée, mène à une sorte d’apothéose.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=T_zskMD7ons
Massimo Nosetti, orgue Vegezzi Bossi, cathédrale Santa Maria Assunta, Aoste
André Fleury
1903-1995
Variations sur un noël bourguignon
Composition : 1959
L’air traditionnel bourguignon « Lors qu’en la saison j’ai jaule… » fait l’objet de huit variations d’une grande limpidité. Subissant des métamorphoses qui lui conservent toujours sa lisibilité, le thème est aussi paré d’harmonies très personnelles, claires et chaleureuses, qui font se succéder des caractères toujours différents. Le fugato final permet une courte mais efficace progression vers une dernière proclamation du thème, avec élégance et vigueur.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=NbtnliQRiFE&list=PL5SQkgEhtUOzPrDVvfFBplRL-q3nUxH8r&index=63
Jacques Kauffmann, orgue Oberthür, cathédrale Saint-Étienne, Auxerre
Michel Corrette
1707-1795
Sei Concerti a sei strumenti, cimbalo o organo obligati, tre violoni, flauto, alto viola e violoncello opus 26
I : Concerto n°1 en Sol majeur (Allegro – Aria I, Aria II – Allegro)
II : Concerto n°2 en La majeur (Allegro – Adagio – Allegro)
III : Concerto n°3 en Ré majeur (Adagio – Aria, andante – Adagio – Allegro)
IV : Concerto n°4 en Do majeur (Allegro – Aria – Allegro)
V : Concerto n°5 en Fa majeur (Allegro – Aria – Allegro)
VI : Concerto n°6 en ré mineur (Allegro – Andante – Presto)
Première édition : 1756
À côté de nombreux noëls, de trois Livres d’orgue, Corrette est aussi l’auteur de nombreux vaudevilles et « concertos comiques ». Touche-à-tout prolixe, il officia à une période où les pièces d’orgues du culte commençaient à se déconnecter de l’évolution du goût. Pensées pour le Concert spirituel des Tuileries, dont le public était avide de musique plaisante, ces œuvres sont une innovation. Jouables aussi sans orchestre, elles sont d’allègres conversations, volubiles et pleines de style.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=ClEZeWEpQ_8
Ensemble baroque de Nice, direction : Gilbert Bezzina
René Saorgin, orgue Grinda, église Saint-Pierre-ès-Liens, L’Escarène
Gyorgy Ligeti
1923-2006
Volumina
Composition : 1961-1962
La partition de l’œuvre abandonne totalement la notation traditionnelle pour un graphisme libre qui guide les gestes des mains, poignets et bras de l’interprète. Les hauteurs à jouer n’ont pas d’importance : tout évolue par agglomérats sonores plus ou moins chargés, en continuelle mutation. Il n’y a plus de rythme, de mélodie, d’harmonie, mais des masses sonores qui évoquent des volumes, des reliefs que le titre suggère. Au pinacle de l’avant-garde des années 1960, l’œuvre est un bouillonnement inouï.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=MoA7vgEgxHg
Père Patrick Lederberger, osb, orgue Goll, abbaye bénédictine, Engelberg
Base d’écoute
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Rolande Falcinelli
1920-2006
Mathnavi opus 50
Composition : 1974
Disciple de Marcel Dupré, à qui elle succéda à la tête de la classe d’orgue du Conservatoire de Paris, la compositrice s’intéressa beaucoup, dans les années 1970, à la musique persane. Plusieurs œuvres puisent leurs sources dans les caractéristiques particulières de cette musique. Illustrant un texte mystique, l’œuvre, destinée aux candidats du concours d’orgue, présente une construction fragmentée riche en contrastes et en trouvailles sonores, ainsi qu’un « exotisme » qui renouvelle l’inspiration.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=yxZZGttAlt0
Maxime Patel, orgue Klais, église Sankt-Stephan, Mainz
Wolfgang Amadeus Mozart
1756-1791
Fantaisie en fa mineur KV 608
Composition : 1791
Comme Joseph Haydn ou Ludwig van Beethoven, Mozart composa des œuvres pour l’orgue mécanique du comte Deym-Müller. Écrite, ainsi que la Fantaisie en fa mineur KV 594 et l’Andante en fa majeur KV 616, cette page, contemporaine du Requiem et des dernières symphonies, présente des accents théâtraux et fait regretter l’absence de véritable œuvre d’orgue issue de sa plume. Ce chef d’œuvre présente un allegro, un andante et un allegro avec double fugue d’une singulière force de conviction.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=ecLIhEY1RrA
Benjamin Righetti, orgue Scherrer – Walcker – Kuhn, église Saint-François, Lausanne
François Roberday
1624-1680
Douze Fugues et Caprices
Première publication : 1660
Orfèvre et valet de chambre de l’épouse de Louis XIV, Roberday publie alors que le règne du Roi Soleil débute, une œuvre unique et d’une singulière rigueur. Ami de plusieurs musiciens européens, ayant reçu, par l’allemand Froberger l’enseignement de Frescobaldi, Roberday élabore ces diptyques à quatre voix, tous semblables du point de vue de la forme et de l’écriture, mais très inventifs, très chromatiques et au rythme empreint de souplesse.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=QaKpF_1coCI (extraits)
Michel Chapuis, orgue Royer, L’Isle-sur-la-Sorgue
Julius Reubke
1834-1858
Sonate en ut mineur sur le psaume 94
Composition : 1858
Avec une Sonate pour piano de proportions comparables, cette page constitue l’unique contribution du compositeur, élève de Liszt dont la Fantaisie et fugue sur « Ad nos, ad salutarem undam » l’a visiblement inspiré. D’un souffle épique comparable, l’œuvre adopte un profil similaire, partant des tréfonds de l’orgue. De multiples épisodes métamorphosent le thème du psaume au long d’une ballade très inspirée. La fugue conclusive suit l’exemple lisztien de liberté et de fougue inépuisables.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=vhJ-CQp9lug
Daniel Roth, orgue Clicquot – Cavaillé-Coll – Renaud, église Saint-Sulpice, Paris
Base d’écoute
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Petr Eben
1929-2007
Hommage à Dietrich Buxtehude
Composition : 1987
Ecrite pour le trois-cent cinquantième anniversaire de la naissance de Buxtehude, l’œuvre régénère une forme souvent adoptée par le compositeur hambourgeois : toccata, première fugue, toccata, deuxième fugue, toccata avec passacaille. On entend des éléments puisés dans le Praeludium BuxWV 148, mais métamorphosés, devenus sources de nouveaux motifs mélodiques et rythmiques qui s’entrecroisent, aux harmonies puissantes et racées.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=NNLvlFFNi9M
Luca Scandali, orgue Formentelli, église San Domenico, Rieti
Johann Ludwig Krebs
1713-1780
Choral « Wie schön leuchtet der Morgenstern » KrebsWV 552
Fils d’un élève de Johann Sebastian Bach, il passa neuf ans sous la férule du maître. Son œuvre d’orgue, importante et variée, contient notamment des Fantaisies avec hautbois très réussies. Ses chorals semblent profiter de tout ce que Krebs a entendu et lu de son Maître et prolonger, avec des moyens quand même moins magistraux, l’univers de l’Orgelbüchlein ou des chorals Schübler. Celui-ci, d’une douceur et d’une effusion toute retenue, chante la joie de Noël avec une sorte de guirlande très réussie à la main droite.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=v108A65QxPU&list=PL-vcAAqvAMz7C3LFxdyNTz2Ikl92tWpJN&index=8
Christophe Guida, orgue Quoirin, cathédrale Saint-Léonce, Fréjus
Louis James Alfred Lefébure-Wély
1817-1870
Boléro de concert
Ami de Cavaillé-Coll dont il soutint les évolutions techniques, il connut un succès considérable comme improvisateur. Ses polkas, ses offertoires à effets d’orage ou ses barcarolles savaient plaire au public et au clergé d’un Second Empire qui rénova la musique sacrée. Pourfendu par les tenants d’un style plus germanique, basé sur la science du contrepoint et plus soucieuse d’élévation spirituelle, il laisse une œuvre écrite considérée comme insignifiante par Saint-Saëns mais d’un pittoresque savoureux.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=olrnSLR4Bmk
David Cassan, orgue Lescop – Kern, basilique Notre-Dame-des-Victoires, Paris
Georg Muffat
1653-1704
Passacaglia
Première publication : 1690
Français de naissance et d’ascendance écossaise, Muffat se considérait allemand, œuvrant entre l’Alsace et un poste à Salzbourg. Il mourut à Passau où il fut Kapellmeister du prince-évêque. Cette Passacaglia est insérée, avec douze Toccate, dans son Apparatus musico-organisticus. Les influences françaises, italiennes, se mêlent au langage allemand alors à son apogée. Cette Passacaglia, avec ses vingt-quatre variations, est toute en traits et envolées lyriques sur un thème d’une grande noblesse.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=QMGFp-1-jVs
Anne-Gaëlle Chanon, orgue Ahrend, église des Jésuites, Porrentruy
Base d’écoute
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Claude Bénigne Balbastre
1727-1799
Marche des marseillais et l’air Ça ira
Composition : 1792
C’est grâce à cette œuvre que l’orgue de Notre-Dame de Paris ne fut pas fondu par les révolutionnaires. Improvisateur plein de panache, Balbastre séduisait le public avec ses menuets, fugues, scènes de chasse ou gigues, au grand dam du clergé. L’opportunisme et la conviction se partagent les raisons de cette œuvre publiée le 23 janvier 1793. L’air de Rouget de l’Isle, mêlé à un Ça ira victorieux, est soumis à des variations qui figurent le texte : fuite des ennemis, combat, canonnade…
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=81rBLK-PWHs
Michel Chapuis, orgue Cliquot – Dallery – Cavaillé-Coll – Gutchenritter – Renaud, église Saint-Roch, Paris
Sigfrid Karg-Elert
1877-1933
Trois Compositions pour grand orgue opus 108
I : Elegiac poem
II : Starlight
III : Sunset
Personnage étonnant et encore peu connu, successeur de Reger au Conservatoire de Leipzig, Karg-Elert est l’auteur de nombreuses transcriptions de Bach, Haendel qui parfois, frisent une démesure de moyens sonores à laquelle la concurrence avec son prédécesseur semble l’avoir poussé. Ces trois œuvres sont des sortes de poèmes au ton élégiaque. Elles présentent un style qui n’est pas sans rappeler l’Amérique du début du XXe siècle qu’il connut, par certaines tournures harmoniques et mélodiques.
Liens :
I : https://www.youtube.com/watch?v=-ne_IhHg4h8
II : https://www.youtube.com/watch?v=-ne_IhHg4h8&list=RD-ne_IhHg4h8&start_radio=1&t=11
III : https://www.youtube.com/watch?v=-t23NfTJ50I
Virgile Monin, orgue Jurine, église Notre-Dame, Saint-Didier-au-Mont-d’Or
Thomas Lacôte
Né en 1982
« Et l’unique cordeau des trompettes marines »
Extrait des Études pour orgue (premier cahier)
Composition : 2006
Organiste de La Trinité, à Paris, le compositeur est l’auteur d’un corpus déjà important et d’une notable originalité. Très attaché au timbre, qu’il travaille en orfèvre lorsqu’il improvise, le compositeur se montre d’une inventivité renouvelée. Cette page, suscitée par un vers de Guillaume Apollinaire, veut rappeler la trompette marine, instrument à cordes au timbre de cuivre. Ce son particulier, recréé par les jeux d’anches et des mélanges complexes de timbres, irise toute la pièce.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=LIyp0qekuO8
Ghislain Leroy, orgue Jolly-Cauchois – Dallery – Kern, cathédrale Saint-Étienne, Bourges
Eugène Gigout
1844-1925
Grand chœur dialogué
Extrait des Six Pièces d’orgue avec pédale obligée
Première publication : 1881
Professeur d’orgue au Conservatoire de Paris, musicien discret et soucieux de la forme et de la tenue des œuvres, il fut aussi un grand improvisateur. Dernière pièce d’un recueil typique des premières années du compositeur, cette œuvre connut un très grand succès et fut même transcrite par le compositeur lui-même pour orgue et orchestre. Deux chœurs similaires mais de puissances différentes, l’un fortissimo l’autre lointain, se répondent en un puissant dialogue qui s’achèvera en apothéose.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=LdJz7hHBNB8
Alain Bouvet, orgue Cavaillé-Coll, abbatiale Saint-Etienne, Caen
Base d’écoute
Les grandes pages du répertoire de l’orgue présentées en quelques lignes + un lien vers un enregistrement disponible sur YouTube = une base de données pour l’écoute des œuvres « de base », pour une meilleure connaissance du répertoire de l’orgue !
ISSN n°2258-7640 – Dépôt légal à parution
Johann Pachelbel
1653-1706
Chaconne en fa mineur
Chef d’œuvre du musicien s’agence de façon traditionnelle. Après l’exposé du thème se succèdent vingt-deux paires de variations. On retrouve, comme souvent, une extraordinaire variété de caractères unies par une cohérence irréductible. D’un tour mélancolique, la mélodie est l’objet de brillantes métamorphoses. Construite en arche, l’œuvre culmine avant de décroître vers la douceur initiale d’une dernière occurrence du thème, semblable à la première.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=irc0OmcJK20
Marc Baumann, orgue Kern, cathédrale Notre-Dame, Strasbourg
Jehan Titelouze
1563-1633
Veni creator
Composé en 1635
Les nombreux versets pour les hymnes et le Magnificat que laisse le compositeur utilisent toutes les figures du contrepoint, c’est-à-dire de l’art savant de transformer un thème par l’écriture (renversement, canon, passages à trois ou quatre voix…) que Titelouze, musicien rouennais, sut enjoliver d’une vivacité rythmique et de formules virtuoses nouvelles. La séquence grégorienne de la Pentecôte subit ici de telles transformations dans un contexte de rigorisme religieux.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=fK4RgZMASFQ
Adrien Pièce, orgue Felsberg – Tricoteaux, église Saint-Gervais, Genève
Valéry Aubertin
Né en 1970
Vincent van Gogh, les Fresques – Lamento
Composition : 1991
Auteur d’une œuvre déjà importante, le compositeur fait preuve d’une personnalité indépendante, ouverte à une correspondance inédite des arts, proche des Lettres ou de la peinture, et sensible à la contemplation des mystères de la vie. Cette œuvre, inspirée par quatre tableaux de Van Gogh, est divisée en séquences contrastées qui mêlent sonorités mystérieuses, moments étranges, toccata rapide et élan irrésistible vers l’aigu. La conclusion rappelle un chant d’oiseau dans le lointain.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=yjLoYX88GsQ
Yoann Tardivel, orgue Puget, église Notre-Dame-du-Taur, Toulouse
Louis Claude Daquin
1694-1772
Noël X
Destinées à la messe de minuit et inspirées par des airs rustiques de Bourgogne ou de Provence, ces pièces connurent un immense succès. Les thèmes sont soumis à variations, comme il était coutume de le faire au clavecin notamment. Mise en valeur du talent de l’instrumentiste, agile et léger dans son toucher, comme des ressources des instruments, par leurs timbres pittoresques et les effets d’écho et de lointain des différents claviers, ces pièces associent tous les charmes.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=eddCK_cwd_U
Pierre Bardon, orgue Isnard, basilique Sainte-Marie-Madeleine, Saint-Maximin-La-Sainte-Baume
Base d’écoute
Les grandes pages du répertoire de l’orgue présentées en quelques lignes + un lien vers un enregistrement disponible sur YouTube = une base de données pour l’écoute des œuvres « de base », pour une meilleure connaissance du répertoire de l’orgue !
ISSN n°2258-7640 – Dépôt légal à parution
Max Reger
1685-1750
Introduction et Passacaille en fa mineur
Extrait de Monologue, douze pièces opus 63
Composition : 1901-1902
Compositeur prolixe, auteur d’œuvres aux dimensions souvent démesurées et à la difficulté technique redoutable, Reger est un des grands représentants du romantisme tardif allemand. Issu d’une suite de pièces plus abordables, ce diptyque est l’une de ses pièces les plus connues. À une introduction majestueuse, pleine de flamme et aux motifs contrariés, succède une élégante passacaille qui, partie des tréfonds, progresse sensiblement, en animant le mouvement, vers une fin majestueuse.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=bPLEwH5LAvc
Olivier Latry, orgue Cavaillé-Coll, église Saint-Sulpice, Paris
Georg Böhm
1661-1733
Choral « Vater unser im Himmelreich »
Ce choral, chantant et lyrique, se présente comme l’un des exemples les plus accomplis de l’expressivité baroque. Très inventive, toute en souplesse et d’un particulier lyrisme, le thème du choral, s’il reste toujours perceptible, se voit métamorphosé de multiples arabesques et ornements qui tendent à une forme d’extase. Il est soutenu par un accompagnement parfois scandé comme une respiration. Ce choral généreux est proche de grands chorals-arias de Bach.
Bernard Foccroule, orgue Schnitger – Flentrop, Laurenskerk, Alkmaar
Maurice Duruflé
1902-1986
Prélude, adagio et choral varié sur le « Veni creator »
Composition : 1930
D’une esthétique qui mêle le chant grégorien à une harmonie d’une particulière délicatesse, ce vaste polyptique use mêle, dans ses deux premiers volets, des bribes de la séquence grégorienne de la Pentecôte. Un moment de tension croissante aboutit à la proclamation du thème, dans la splendeur d’un grand Plein-jeu. S’ensuivent trois variations d’une grande finesse, en trio, en canon à deux voix puis comme une berceuse, avant que le final, d’une superbe énergie, couronne l’œuvre dans un éclat lumineux.
Liens :
I (Prélude) :
https://www.youtube.com/watch?v=UakBIYy24c0&list=PLj8opJpHzVNPOWjBqS9QApLEDABENDqkm&index=1
II : (Adagio) :
https://www.youtube.com/watch?v=QFWJqyMXW3A&list=PLj8opJpHzVNPOWjBqS9QApLEDABENDqkm&index=62
III : (Choral varié) :
https://www.youtube.com/watch?v=8XEkW8prSgo&list=PLj8opJpHzVNPOWjBqS9QApLEDABENDqkm&index=24
Vincent Warnier, orgue Prescheur – Clicquot – Cavaillé-Coll – Beuchet-Debierre – Dargassies, église Saint-Étienne-du-Mont, Paris
Thierry Escaich
Né en 1965
Évocation II
Composition : 1996
Commandée pour le festival de Saint-Bertrand-de-Comminges, cette sorte d’irrésistible toccata repose sur la pulsation obstinée d’un do à la Pédale. Les mains font doucement évoluer les bribes de plusieurs motifs, venus d’univers différents et qui s’entrechoquent : une courte antienne litanique, une incise rythmique percutante, une petite polyphonie classique, un psaume médiéval de Goudimel. La progression s’arrête soudain avant de reprendre sa marche vers une fin éclatante.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=TRTSNuz1Ea4
Thierry Escaich, orgue Prescheur – Clicquot – Cavaillé-Coll – Beuchet-Debierre – Dargassies, église Saint-Etienne-du-Mont, Paris
Base d’écoute
Les grandes pages du répertoire de l’orgue présentées en quelques lignes + un lien vers un enregistrement disponible sur YouTube = une base de données pour l’écoute des œuvres « de base », pour une meilleure connaissance du répertoire de l’orgue !
ISSN n°2258-7640 – Dépôt légal à parution
Marcel Dupré
1886-1971
Symphonie Passion opus 23
I : Le Monde dans l’attente du sauveur
II : Nativité
III : Crucifixion
IV : Résurrection
Composition : 1924
Issue d’une improvisation donnée aux États-Unis, cette vaste fresque use de plusieurs thèmes grégoriens. Le langage est d’un expressionniste tout à fait nouveau. Après un premier mouvement tout en agitation et en attente angoissée, la Nativité est rendue avec une fraîcheur naïve. La terreur de la Crucifixion, âpre et dramatique, laisse ensuite place à un mouvement vers la lumière de la Résurrection, brillante toccata virtuose. Une œuvre en « cinémascope » !
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=Zydm8dmrXyk
Pierre Cochereau, orgue Cavaillé-Coll, cathédrale Notre-Dame, Paris
François Couperin
1668-1733
Messe solennelle à l’usage des paroisses
I : Kyrie : Plein chant du premier Kyrie en taille, Fugue sur les jeux d’anches, 2e couplet, Récit de chromorne, 3e couplet, Dialogue sur la trompette et le chromorne, 4e couplet, Plein chant, 5e et dernier couplet
II : Gloria, 4e ton : Plein jeu et in terra pax, Petite fugue sur le chromorne, 2e couplet du Gloria, Duo sur les tierces, 3e couplet, Dialogue sur les trompettes, clairon et tierces du Grand clavier et le bourdon avec le larigot du Positif, 4e couplet, Trio à deux dessus de chromorne et la basse de tierce, 5e couplet, Tierce en taille, 6e couplet, Dialogue sur la voix humaine, 7e couplet, Dialogue du cornet et de la tierce, 8e couplet, Dialogue sur les grands jeux, 9e et dernier couplet
III : Offertoire sur les grands jeux
IV : Sanctus, 8e ton : Plein chant du premier sanctus, Récit de cornet, 2e couplet, Benedictus, chromorne en taille
V : Agnus Dei, 6e ton : Plein chant de l’Agnus Dei, en basse et en taille alternativement
VI : Deo gratias : Petit plein jeu
Composition : 1690
Encore jeune compositeur au moment de l’écriture de ses deux messes, Couperin pousse plus haut le modèle initié par ses prédécesseurs et que poursuivra Grigny. Il y insère des formes musicales et des combinaisons de timbres inédites, élabore une solide polyphonie. Pour lui, les récits solistes sont le reflet des prières du fidèle devant Dieu. Rhétoriques mais aussi émouvantes, voire pittoresques, chacune des interventions de l’orgue au cours de l’alternance de l’office est pleine de sens.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=P0-5e8qNzYk
Michel Chapuis, orgue Isnard, basilique Sainte-Marie-Madeleine, Saint-Maximin-La-Sainte-Baume
Léon Boëllmann
1862-1897
Suite Gothique opus 25
I : Introduction – choral
II : Menuet gothique
III : Prière à Notre-Dame
IV : Toccata
Composition : 1895
Cette œuvre, qui n’a rien de médiéval, est un des « tubes » de cette époque. À une introduction majestueuse, sorte de procession épiscopale qui profite des différences de puissance des claviers, succède un menuet qui reprend le même contraste. La troisième pièce, très appréciée, déploie une longue phrase de Flûte sur un accompagnement suave. La roborative toccata conclusive montre plus de concision et d’achève avec panache.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=KOyHci0j518
Marie-Claire Alain, orgue Clicquot – Cavaillé-Coll – Renaud, église Saint-Sulpice, Paris
Johann Sebastian Bach
1685-1750
Partite diverse sopra « Sei gegrüsset, Jesu gütig » BWV 768
La plus développée des « partite diverse » présente d’abord le thème du choral, sobrement harmonisé. Il est ensuite l’objet d’une succession de métamorphoses qu’on pourrait considérer comme les prémices de la grande variation romantique. D’un climat différent toujours différent, chaque variation renouvelle les façons de transformer le thème. Après divers épisodes, couronnés par une grande aria qui pare le choral d’un somptueux lyrisme, le thème du choral est proclamé une dernière fois dans toute la force.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=SI8uCHZu_zs
Michel Chapuis, orgue Andersen, Vor Frelsers Kirke, Copenhague