Archive pour la Catégorie 'Base d’écoute'

Page 5 sur 7

L’orgue de Saint-Ouen de Rouen, bâché pour 4 ans

Celui qui est sûrement le plus bel orgue de la planète, le grand et somptueux instrument Cavaillé-Coll de l’abbatiale Saint-Ouen de Rouen, maintenu dans son état originel de 1890 par les soins scrupuleux de Marie-André Morisset, sera bâché en janvier. Il sera ainsi mis à l’abri des effets possibles des travaux qui seront prodigués à la façade ouest de l’immense édifice. La Ville et l’État ont d’ailleurs investi 25 millions d’euros dans la rénovation (enfin !) de ce chef d’œuvre du patrimoine rouennais : les travaux ont d’ores et déjà commencé par le fameux portail des Marmousets, ainsi que par d’importantes reprises de la charpente du transept, du XIIIe siècle.

Notre ami Jean-Baptiste Monnot, qui est le cotitulaire de cet instrument idéal, absolue réussite et ultime chef d’œuvre de Cavaillé-Coll, construit dans un buffet du XVIe siècle, a d’ailleurs récemment donné un concert d’ « A bientôt » au cours duquel, durant 6 heures, 18 organistes se sont succédé et ont permis de constater, une nouvelle fois, que cet orgue lumineux et aux timbres magnifiques, se prête autant à Rameau qu’à Messiaen. Concert superlatif par la qualité des musiciens invités, moment inouï auquel près de 1000 personne ont assisté… En attendant désormais le retour de cet instrument, dont on espère le relevage, voici quelques exemples, à la fois, du talent de son jeune titulaire, mais aussi, on le disait, de la « souplesse » de cet orgue, tant par ce qu’il permet de jouer que par son maniement par un seul et même instrumentiste…

« Toccata », de Louis Vierne :

https://www.youtube.com/watch?v=Q_8XEM71Peo

« Etude n°1″ d’Alexandre Scriabine :

https://www.youtube.com/watch?v=bP5-x4QNjTs

« Choral Herzlich tut mich verlangen », de Johannes Brahms :

https://www.youtube.com/watch?v=5sQnla1gODY

« Sonate » de Domenico Scarlatti :

https://www.youtube.com/watch?v=eOEZEfjRnwA

« Final » de Septième Sonate pour piano de Serge Prokofiev

https://www.youtube.com/watch?v=BpClr_7NWI0

Ecoute comparative : le Deuxième Choral de César Franck

Alors que ces jours-ci nous commémorions l’anniversaire de la mort de César Franck, et alors que 2022 marquera son bicentenaire, voici trois superbes versions de son Deuxième Choral, en si mineur, une de ses dernières œuvres. Le thème y est longuement exposé, à la basse, puis fait l’objet d’une passacaille, c’est-à-dire de variations. Après un épisode fortissimo, comme une décharge d’éclair, ce même thème est développé comme une fugue, avec une intensité incroyable. Culminant dans la force de l’instrument, l’œuvre s’achève dans la suavité et introspection.

Par Pierre Cochereau, à Notre-Dame :

https://www.youtube.com/watch?v=h0xFJkqAQjY

Par Jeanne Demessieux, à La Madeleine :

https://www.youtube.com/watch?v=HAC474F5JUg

Par Jean Guillou :

https://www.youtube.com/watch?v=Yr-F6fXi9oY

Bonne écoute !

Défis de virtuosité

YouTube propose nombre d’enregistrements de grande valeur. Parmi ceux-ci, nous vous proposons d’écouter ces deux-ci, dus à la virtuosité sans limite de Jean Guillou. Ces deux enregistrement sont été réalisés au début des années 70, sur l’ancien orgue Gonzalez :

https://www.youtube.com/watch?v=Y4EWVixUhDM&list=UUWlJWEEGi1ZsaPfLWA9DGBQ&index=19

« La Chapelle des abîmes opus 26″, d’après Julien Gracq : commandée par une université américaine, donnée en création à Des Moines, puis à Paris, à Notre-Dame, lors d’un concert donné en janvier 74, cette œuvre illustre, « condense », les ressorts poétiques et symboliques du chapitre du roman de Gracq au cours duquel les deux protagonistes, Albert et Herminien, découvrent une chapelle abandonnée dans la forêt qui entoure leur château. Y pénétrant, ils découvrent un orgue sur lequel Herminien va improviser, libérant ainsi dans l’esprit d’Albert, une tension psychologique de plus en plus forte, culminant, à la toute fin du livre, par un meurtre. Rarement, œuvre contemporaine fut plus évocatrice, suggestive…

 

https://www.youtube.com/watch?v=INpuaSlE2bs&list=UUWlJWEEGi1ZsaPfLWA9DGBQ&index=16

https://www.youtube.com/watch?v=_PCHQypZO-s&list=UUWlJWEEGi1ZsaPfLWA9DGBQ&index=15

https://www.youtube.com/watch?v=McObDZaDenA&list=UUWlJWEEGi1ZsaPfLWA9DGBQ&index=14

Par une autorisation exceptionnelle et personnelle, adressée par les héritiers de Stravinski, Jean Guillou fut autorisé à transcrire et interpréter cette fastueuse et sauvage transcription du ballet « Pétrouchka », le premier des grands succès des Ballets russes de Diaghilev. D’une virtuosité peu commune (mains et pieds gagnent en totale autonomie rythmique), novatrice, elle embrase l’instrument avec cette fougue primitive et enthousiasmante qui appelle la danse. Véritable ré-orchestration pour deux mains et deux pieds, cette transcription bouleverse les habitudes, propulse l’orgue dans des territoires expressifs nouveaux et l’irrigue d’un feu inhabituel.

Bonne Pentecôte !

Illuminés par le vent de l’Esprit, et gratifiés de la compréhension de tous les langages (musicaux), nous vous souhaitons un bonne Pentecôte !

Pierre Cochereau à l’orgue de Notre-Dame de Paris, la maîtrise dirigée par Jehan Revert avec Jacques Marichal à l’orgue de chœur : splendeur de Notre-Dame :

https://www.youtube.com/watch?v=9hdWswXs6Fk

Splendeur et adéquation sonore à Saint-Maximin-le-Sainte-Baume (œuvre de Nicolas de Grigny, orgue -intact- de Jean-Esprit Isnard) :

https://www.youtube.com/watch?v=VdfYODOHeu4

Élégance et poésie spirituelle, élévation et transparence harmonique avec Maurice Duruflé, artisan du classement de notre orgue Monument historique :

https://www.youtube.com/watch?v=UAhEMx6pqBE

Poésie et inventivité extrêmes : don de la sagesse (consécration), vent de l’Esprit (sortie) par Messiaen :

Consécration : https://www.youtube.com/watch?v=QzG9SgDH5w4

Sortie : https://www.youtube.com/watch?v=w4o9EAErIoE

Pâques musicales…

Chères amies, chers amis,

Même si Pâques n’offre pas la richesse d’airs populaires et pittoresques de Noël, les compositeurs se sont plus à magnifier la principale fête chrétienne. Voici un choix parmi ces œuvres :

Jean François Dandrieu (1682-1738) : Offertoire pour le jour de Pâques

https://www.youtube.com/watch?v=K7Ax2hsZ7V4

Johann Sebastian Bach (1958-1750) : choral Christ ist erstanden, BWV 627

https://www.youtube.com/watch?v=OTILGvuf35c

Johann Sebastian Bach (1958-1750) : Partite diverse sopra  « Christ, der du bist » BWV 766

https://www.youtube.com/watch?v=JGus2RYI01k

Charles Tournemire (1870-1939) : Paraphrase et double choral, pièce finale de l’office de Pâques (extrait de L’Orgue mystique)

https://www.youtube.com/watch?v=vBiN0e0O1YE

Jeanne Demessieux (1921-1968) : Répons pour le temps de Pâques

https://www.youtube.com/watch?v=tgW4yKyZQ5M

Jean Langlais (1907-1191) : Incantation pour un jour saint

https://www.youtube.com/watch?v=ABHdyRMTLYM

Olivier Messiaen (1908-1992) : La Résurrection du Christ (extrait du Livre du Saint-Sacrement)

https://www.youtube.com/watch?v=EfcdXNZrpiQ

Chemin de la Croix…

Chères amies, Chers amis,

En ce Vendredi saint, ré-écoutons les plus emblématiques stations du Chemin de la croix opus 29 de Marcel Dupré que l’organiste belge Jean-Luc Thellin était venu donner à Saint-Barnard.

Nous entendrons ici les trois « chûtes » et l’incroyable scène de la crucifixion, admirable et terrifiante vision sonore, dans la splendide version d’Yves Castagnet aux grandes orgues de Notre-Dame de Paris…

III : Jésus tombe sous le poids de sa Croix

https://www.youtube.com/watch?v=MYdz5vFuLLs&list=PL0SQuxTrhU4POmWzBSfsnlpxzO1z6XqiU&index=3

VII : Jésus tombe à terre pour la deuxième fois

https://www.youtube.com/watch?v=uBznpQuojVU&list=PL0SQuxTrhU4POmWzBSfsnlpxzO1z6XqiU&index=7

IX : Jésus tombe pour la troisième fois

https://www.youtube.com/watch?v=5wVL7A83HbE&list=PL0SQuxTrhU4POmWzBSfsnlpxzO1z6XqiU&index=9

XI : Jésus est attaché à la Croix

https://www.youtube.com/watch?v=ZG33_i9PD7Q&list=PL0SQuxTrhU4POmWzBSfsnlpxzO1z6XqiU&index=11

Ecoutons…

Chères amies, Chers amis,

En complément à la Lettre de la tribune n°23, voici quelques fichiers musicaux de grande qualité qui vous permettront d’entendre ce dont on a parlé dans nos colonnes.

André Fleury :

Prélude, Andante et Toccata :

https://www.youtube.com/watch?v=hzMgAJoAxR8

https://www.youtube.com/watch?v=yXQIo481gPw

https://www.youtube.com/watch?v=IMBgL_0tFNE

Prélude et fugue en fa mineur :

https://www.youtube.com/watch?v=gVqrYMfOuzk

Variations sur un Noël bourguignon :

https://www.youtube.com/watch?v=NbtnliQRiFE

Maurice Duruflé :

Prélude et fugue sur le nom d’A.L.A.I.N. :

https://www.youtube.com/watch?v=b43q9gv-Iyo

Prélude, Adagio et Choral varié sur le thème du Veni creator

https://www.youtube.com/watch?v=equypkuN1TA

Camille Saint-Saëns :

Troisième Symphonie, avec orgue

https://www.youtube.com/watch?v=eTsbgDBC4_k

Musique & (probable re-)Confinement

Chères amies, chers amis,

Pour patienter un peu, avant de retrouver nos chers orgues, voici quelques beaux exemples du talent d’improvisateur de Pierre Cochereau (1924-1984), aux claviers de « son » instrument, à Notre-Dame de Paris…

Bonne écoute !

https://www.youtube.com/watch?v=g3vsNgKvkeI

https://www.youtube.com/watch?v=bLmCQ3wB7sk

https://www.youtube.com/watch?v=zxRxw05gW0g

https://www.youtube.com/watch?v=A3qf4eEifZs

Centenaire de Jeanne Demessieux…

Le 13 février 2021 marque le centenaire de la naissance de l’organiste et compositeur Jeanne Demessieux, décédée prématurément en 1968. Hampus Lindwall, son successeur à la tribune de l’église du Saint-Esprit, dans le XIIe arrondissement de Paris, et professeur d’improvisation à l’Institut Royal de Musique et Pédagogie à Namur (IMEP), l’évoque de manière chaleureuse dans ces lignes :

« Pour le monde de l’orgue, Jeanne Demessieux est connue à la fois comme une virtuose extraordinaire et comme l’organiste de la célèbre tribune parisienne de la Madeleine. Sa Paraphrase sur le Te Deum et quelques-uns de ses Chorals-préludes sont souvent joués. Ses Six Études sont, à juste titre, réputées pour leurs difficultés techniques.

Dans les années 1990, j’étais jeune étudiant en classe d’orgue à Stockholm, et j’avais lu un article sur la vie de la musicienne au titre poétique “Jeanne Demessieux – Le Paganini oublié de l’orgue”, un article signé de Mark Fahlsjö, grande personnalité de la radio suédoise. L’histoire de cette vie à la carrière météorique s’arrêtant soudainement et tombant dans l’oubli m’avait alors beaucoup impressionné, tout en me paraissant extrêmement mystérieuse ! D’autant plus qu’il n’y avait pas vraiment d’autres sources d’informations disponibles à l’époque ; c’était la préhistoire de l’internet et je n’avais pas accès à ses enregistrements ni aux personnes qui auraient pu la connaître.

Quelques années se sont ensuite écoulées, et pour d’autres raisons j’ai été amené à étudier l’orgue à Paris au début des années 2000. Là non plus, étrangement, personne ne semblait la connaître autrement que par son nom. C’est à ce moment que, peut-être par l’intervention du l’Esprit-Saint, je me suis vu nommé organiste titulaire de l’église du Saint-Esprit en 2005. Quand je l’ai annoncé par téléphone à Rolande Falcinelli, mon mentor et guide, elle s’est exclamée “Ah, mais n’est-ce pas l’église où Jeanne était organiste ?”.

Effectivement, Jeanne Demessieux a été organiste titulaire à l’église du Saint-Esprit entre 1933 et 1962. La construction de l’église avait été entamée en 1928 et s’est terminée autour de 1934. Les premières années, les messes étaient célébrées dans la crypte. Un paroissien avait indiqué au curé, le père Fer de la Motte, qu’il y avait une famille installée rue Docteur Goujon dont la fille jouait du piano et était très douée. Jeanne Demessieux avait alors 12 ans et a donc commencé à accompagner les messes dans la crypte, sur l’harmonium Alexandre qui se trouve toujours sur place. L’orgue de chœur, conçu sur un plan d’Albert Alain par Gloton-Debierre, installé un peu plus tard, fut inauguré en décembre 1934 par Jehan Alain. Pendant presque trente ans, Jeanne Demessieux va accompagner les messes sur cet instrument en attendant le grand orgue qui manque toujours à l’heure actuelle.

Mon arrivée en 2005 survient 43 ans après son départ. Heureusement il y a encore des gens qui ont eu la chance de connaître Jeanne Demessieux et qui ont des souvenirs à me raconter. Ils me dressent un portrait très sympathique de cette musicienne extraordinaire.

Mon premier curé Jacques Hadengue se rappelle que lorsqu’il était jeune prêtre, le curé de l’époque, père Fer de la Motte, disait pour la sortie ; “Jeannette vous me ferez un peu de fugue après n’est-ce pas ?” Ou lorsque des jeunes mariés ayant demandé une certaine musique pour leur mariage, constataient que Jeanne Demessieux leur avait joué complètement autre chose, personne n’y trouvait rien à redire car tous l’aimaient bien. Il semble qu’elle participait vraiment à la vie de la paroisse. Elle était particulièrement émue par les baptêmes qui, disait-elle, la “rendait croyante”. Les paroissiens qui faisaient partie de la chorale et chantaient en grégorien à ses côtés à la tribune me racontent qu’il y avait souvent des visiteurs à l’orgue, et Jeanne Demessieux les prévenait en leur disant ; “Chantez bien maintenant ! Le monsieur là-bas c’est Maurice Duruflé” ou “Messiaen” ou “Dupré”, ou quelque autre célébrité du monde de l’orgue.

Un autre paroissien m’a donné un jour une déclaration pour la sécurité sociale qu’il avait faite pour Jeanne Demessieux, après qu’elle avait eu un accident de “glissade sur la neige” sur l’avenue Daumesnil en allant à l’église.

Hormis ces anecdotes, je n’en sais pas plus quinze ans plus tard. Malgré le peu d’années écoulées, la rupture avec cette époque semble totale, et Jeanne Demessieux paraît à la fois proche et éloignée dans le temps.

Mais après la pluie vient le beau temps, et aujourd’hui je me réjouis d’accueillir des jeunes organistes, très intéressés par les vies et œuvres non seulement de Jeanne Demessieux, mais aussi de Rolande Falcinelli et de Jean Guillou. Avec un certain recul, ces trois organistes-compositeurs forment, peut-être grâce à leurs différences, un trio assez uni finalement dans leur quête de pousser la composition et la technique de l’instrument encore plus loin qu’avait pu le faire leur maître Marcel Dupré.

J’ai consacré à ma prédécesseur mon premier CD “ A Tribute to Jeanne Demessieux” sorti chez Ligia Digital en 2011, enregistré à la Madeleine et au Saint-Esprit, et j’ai toujours plaisir à jouer régulièrement sa musique en concert, pour faire vivre la légende… »

On peut entendre la formidable interprète que fut la musicienne dans les enregistrements dont les liens suivent :

Des extraits des Corps glorieux d’Olivier Messiaen, dans ce qui est sûrement une des versions les plus personnelles jamais enregistrées (le son gratouille un peu…) :

https://www.youtube.com/watch?v=NhQaeIG_HAs

https://www.youtube.com/watch?v=I4FURaSB_UU

https://www.youtube.com/watch?v=BlwH5XJ1e9I

https://www.youtube.com/watch?v=NgpQPFvJgME

Mais aussi Haendel :

https://www.youtube.com/watch?v=211qifCpLXY&list=OLAK5uy_mIlY2rwj5tnZQSB11E6nTY47DjvjqvbiA&index=2

Et Bach :

https://www.youtube.com/watch?v=U-kW-oqkCq4

Et surtout César Franck, dont elle enregistra une intégrale d’anthologie :

https://www.youtube.com/watch?v=4RTjlNULFKs

Et son très beau Poème opus 9 pour orgue et orchestre :

https://www.youtube.com/watch?v=uTNkT7hFDTs

 

Base d’écoute, bonus : la transcription !

Base d’écoute

Les grandes pages du répertoire de l’orgue présentées en quelques lignes + un lien vers un enregistrement disponible sur YouTube = une base de données pour l’écoute des œuvres « de base », pour une meilleure connaissance du répertoire de l’orgue !

ISSN n°2258-7640 – Dépôt légal à parution

Serge Rachmaninov

1873-1943

L’Île des morts

Transcription : Louis Robilliard

Inspirée par le célèbre tableau romantique d’Arnold Böcklin, conservé à Berlin, cette superbe page d’orchestre est ici adaptée pour son instrument par l’organiste lyonnais Louis Robilliard, titulaire de l’orgue de l’église Saint-François-de-Sales. D’une grande richesse de mouvements contenus, dans une ambiance générale assez sombre et dominée par les appels sinistres du Dies irae de la Messe de morts grégorienne, ce poème symphonique est ample et bouleversant. Le rythme de ses premières minutes semble être celui de la barque du nocher qui conduit les âmes sur le Styx : il est rendu par un motif tout en balancements qui, après de tumultueux développements, savamment mis en valeur par l’orgue, reviendra conclure l’œuvre dans un silence de repos éternel.

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=-VXm3Vb1eRY

Hendrik Burkard, orgue Cavaillé-Coll – Roethinger – Gonzalez – Dargassies, La Madeleine, Paris

(Concert)

 

Modest Moussorgki

1839-1881

Les Tableaux d’une exposition

Transcription : Jean Guillou

Jean Guillou doit une partie de sa notoriété à ses nombreuses transcriptions. De nombreuses œuvres de Bach, Mozart, Vivaldi, Liszt, Rachmaninov, Prokofiev, Tchaïkovski sont entrées grâce à lui au répertoire des organistes virtuoses. Cette longue page pour piano, orchestrée par Maurice Ravel, semblait appeler les timbres de l’orgue, seul instrument capable de rendre les climats si contrastés de ces multiples séquences. Comme dans chacune de ses adaptations, Jean Guillou imprime sa marque et passe l’œuvre au filtre de sa flamboyante personnalité. Elle gagne un surcroît d’expressivité par l’écriture de passage spécifiques qui remplacent ceux qu’une simple adaptation aurait rendus plats ou sans intérêt (grands accords résonnants au piano, passages orchestraux particuliers…). Tout sonne avec une flamme inextinguible et, au passage, repousse les limites de la technique instrumentale par la virtuosité exigée ainsi que l’expressivité de l’instrument, ouvert à des nouveaux territoires sonores qui font oublier l’œuvre initiale.

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=l-0WOoP4KL8

Jean Guillou, orgue Van den Heuvel, église Saint-Eustache, Paris

(Audition dominicale)

 

Camille Saint-Saëns

1835-1921

Danse macabre

Transcription : Edwin Lemare

Donnée lors de l’inauguration de l’instrument de la Philharmonie de Paris, cette transcription semble être idéale pour mettre en valeur les ressources sonores du nouvel instrument, largement exploitées en virtuose par celui qui fut l’un des organistes de Notre-Dame de Paris. La transcription prouve sa réussite, également, quand elle acquiert son autonomie par rapport à son modèle et existe comme véritable œuvre pour orgue, pleinement adaptée à son écriture (différenciation des voix par les claviers et le pédalier…), à ses capacités d’orchestration (registration qui ne cherche pas à imiter…), à ses effets particuliers (utilisation des boîtes expressives, du crescendo…). On peut aussi constater l’intérêt, pour le public, des consoles mobiles qui permettent à toute la salle de voir le musicien.

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=aH0uD-v6CmQ

Olivier Latry, orgue Rieger, Philharmonie de Paris, Paris

(Concert)

 

Igor Stravinski

1882-1871

Le Sacre du printemps

Transcription : Bernhardt Haas

Le fastueux ballet composé par Igor Stravinski pour la compagnie de Serge de Diaghilev est ici adapté et interprété par un des plus brillants disciples de Jean Guillou. Comme les transcriptions de son maître, celle-ci se veut une singulière extension du possible, une véritable œuvre d’orgue, avec ses spécificités, qui fasse oublier l’original orchestral. Cette démultiplication des moyens physiques de l’interprète est ici permise par plusieurs systèmes dont le « replay » : l’organiste joue une première partie que l’instrument mémorise mécaniquement et restitue à volonté pendant que l’organiste peut jouer « avec lui-même » d’autres parties –dispositif ici utilisé. Cette adaptation, absolument sidérante, et les caractéristiques de cet orgue, libèrent le musicien et lui ouvrent des horizons nouveaux. Récemment démonté, cet orgue sera bientôt reconstruit dans la cathédrale de Koper, en Slovénie.

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=bFHyepWyrAM

Bernhardt Haas, orgue Kleuker – Steinmeier, Tonhalle, Zurich

(Disque)

 

Claude Debussy

1862-1918

Nuages

Extrait des Nocturnes

Transcription : Quentin du Verdier

Si les œuvres de nombreux compositeurs se prêtent aisément à la transcription, du fait des caractéristiques de leur écriture musicale, d’autres peuvent sembler moins propres à subir ce traitement. Les particularités sonores, l’utilisation des timbres instrumentaux, l’écriture (jeu sur la résonnance, les arpèges, les crescendo…) peuvent être des critères qui freinent la transcription. Debussy, par la transparence de son orchestration et l’irréalité de son monde pianistique, est certainement le compositeur a priori le plus éloigné de l’orgue. Ce jeune étudiant du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris s’est aventuré à ce défi : on mesure la difficulté de l’exercice face à la ténuité des solos d’instruments d’orchestre croisés dans l’œuvre originale et que les sons sans expressivité propre de l’orgue rendent difficilement sans toutefois oublier le modèle orchestral, si mystérieux et diaphane. La transcription se doit donc de ne pas être une simple transposition imitative.

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=6IYf6Lxzjcg

Quentin du Verdier, orgue Rieger, salle d’orgue, Conservatoire national supérieur de musique et de danse, Paris

(Production dans le cadre du cursus d’études de l’interprète)

 

Johann Sebastian Bach

1685-1750

Chaconne

Extraite de la Deuxième Partita pour violon seul BWV 1004

Transcription : Henri Messerer

D’une pièce écrite pour un violon, on a fait cette gigantesque transcription qui est presque une paraphrase, une sorte de vision « exponentielle ». D’autres musiciens de grande valeur, comme Franz Liszt ou Ferruccio Busoni, pratiquaient de la sorte. La transcription dépasse alors largement ses conventions et gagne un statut d’œuvre à part entière qui exploite toutes les ressources expressives de l’instrument de destination. C’est d’ailleurs le modèle de la transcription pour piano, par Busoni, de cette page célèbre, que Messerer s’est senti autorisé à l’adapter à son tour pour les ressources de l’orgue, ici particulièrement exploitées sur cet orgue historique, il fut celui de César Franck, de Charles Tournemire, de Jean Langlais, doté de dispositifs techniques récents.

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=SfS14rpl0OI

Olivier Penin, orgue Cavaillé-Coll – Beuchet – Dargassies, basilique Sainte-Clotilde, Paris

(Production vidéo)

 

Hector Berlioz

1803-1869

Marche hongroise

Extraite de La Damnation de Faust

Transcription : Benjamin Righetti

La transcription fut aussi un outil de diffusion de la musique pour les particuliers, qui pouvaient jouer sur leur piano, les grandes pages qu’ils n’avaient pas la possibilité d’entendre autrement qu’au concert. Les pages d’orchestre ont de tout temps été réduites pour les instruments à clavier bien plus souvent présents dans les foyers qu’aujourd’hui. La célébrité des compositeurs passa par ce media tout à fait honorable, qui promouvait aussi la pratique instrumentale. La transcription répond aussi au souhait des instrumentistes d’étendre leur répertoire en s’appropriant des œuvres écrites pour d’autres formations. La réduction de l’orchestre aux claviers, le redéploiement des ressources du piano à celles de l’orgue posent des questions d’écriture délicates que le transcripteur doit surmonter de la même façon que pour une œuvre nouvelle. Les jeunes musiciens se prêtent à l’exercice encore de nos jours, et c’est tant mieux !

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=LAh63D6CksU

Benjamin Righetti, orgue Scherrer – Walcker – Kuhn, église Saint-François, Lausanne

(Production vidéo)

 

Maurice Ravel

1875-1937

Le Jardin féérique

Extrait de Ma Mère l’Oye

Transcription : Pierre-Octave Ferroud

Comme on pourrait le faire avec les œuvres orchestrales de l’instar de Claude Debussy, on peut s’interroger sur la difficulté d’adapter à l’orgue la singularité de l’écriture pour orchestre de Maurice Ravel. Dans ce cas, comme dans la transcription de Quentin du Verdier, il faut que le transcripteur ne cherche pas imiter l’orchestre en utilisant les timbres de l’orgue dans une simple logique imitative des instruments de l’orchestre, ce qui serait d’un sinistre inintérêt. Cette page scintillante, parfaite illustration de l’idée de magie musicale –comme L’Enfant et les sortilèges peut aussi en donner une idée- est une sorte de rêve musical. On aurait pu craindre que l’immensité parfois poussive de l’orgue la plombe d’une trop grande lourdeur. L’exploitation des ressources de cet orgue de concert récent, au design étonnant, permet d’adapter cette page très célèbre d’une façon tout à fait satisfaisante.

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=tpXp3WEdxYo

Jean-Baptiste Robin, orgue Rosales, Walt Disney Concert Hall, Los Angeles

(Production vidéo)

 

1...34567



musicattitude01 |
My favorite things |
Gribouille et Eva |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Andalo Carrega, musicien
| mamadou-système
| Frank Woodbridge - Compos...