Si les concerts se suivent à Saint-Barnard, les auditeurs pourront aisément témoigner qu’ils ne se ressemblent pas ! Ce dernier samedi, deux jeunes musiciennes de la meilleure eau, ainsi qu’on le dit pour les pierres précieuses, donnaient un programme d’une étonnante originalité. A des œuvres de Duruflé, Franck, Massenet et Widor, Cathia Lardeau, mezzo, et Muriel Groz, l’organiste de l’église de Voiron, faisaient succéder quelques œuvres récentes issues du courant minimaliste. Clarté du jeu, précision, délicatesse et fermeté s’alliaient et donner à apprécier ces musiques répétitives et changeantes, oxymore sonore bienvenu et rafraichissant !
Pour ces prochains Jeux d’orgue, les Amis de l’orgue comptent sur leurs propres troupes, en quelque sorte. Comme de coutume, ce troisième concert est assuré par celui qui a la responsabilité de l’orgue de la collégiale. Jean-Michel Petit, a commencé le piano à l’âge de 7 ans et a travaillé à Grenoble avec Jeanine Collet. Après un Prix de supérieur 1 au Concours Lucien Wurmser, parallèlement à des études de sciences physiques, il est entré en classes d’orgue et de musique de chambre au Conservatoire de Grenoble avec pour professeur Mme Amiez-Falque. Tout récemment, il s’est perfectionné avec Frédéric Muñoz et Jean-Claude Saliques. Il sera accompagné par le violoniste suisse Philippe Borer. Né à Neuchâtel, Philippe Borer a commencé très tôt le violon, faisant ses premières armes au sein d’un orchestre professionnel dès l’âge de 13 ans. Il s’est perfectionné auprès des professeurs Max Rostal, Ruggiero Ricci et Jan Sedivka. Membre de différents ensembles de musique de chambre et d’orchestres symphoniques en Suisse, en Italie et en Australie, il poursuit parallèlement une activité de chercheur dans le domaine de la pédagogie instrumentale et de l’histoire du violon. Ses articles ont été publiés notamment dans la Nuova Rivista Musicale Italiana, la Revue Musicale de Suisse Romande, The Strad et Starinnaya Muzyka. Depuis 1998, il joue régulièrement avec un archet courbe, son répertoire polyphonique comprenant des œuvres de Marini, Westhoff, Bach, Paganini, Ernst, Vieuxtemps et Bach-Bachtischa. En 2016, il a joué pour la première fois à Romans à l’invitation du pianiste et organiste Jean-Claude Frey, un artiste dont le parcours musical est indissociablement lié à l’histoire de l’archet courbe via son père, le violoniste Georges Frey (1890/1975). À l’instigation de son illustre ami Albert Schweitzer, Georges Frey fut en effet le premier en France à utiliser l’archet courbe dans les Sonates et Partitas de Bach, réalisant ainsi au violon une polyphonie semblable à celle de l’orgue. Pour ce concert rare, les deux musiciens ont concocté un programme qui mettra véritablement les deux instruments en valeur. Ainsi, à la « Chaconne en fa mineur » de Johann Pachelbel, à deux chorals de l’« Orgelbüchlein » de Bach et des œuvres d’Alain et Bouvard, s’enchaîneront deux « Sonates » pour violon et orgue de Pergolesi et Tartini, un « Capriccio » de Biagio Marini, un « Grave » de Bach, un autre « Capriccio » de Paganini tous les trois joués avec l’archet courbe. Ce concert aura lieu le samedi 17 juin à 17h30.
Le lendemain, les Amis de l’orgue se prêteront, en compagnie d’organistes venus des alentours, à leur étonnant
. Ainsi, entre 15h00 et 19h00, ce dimanche 18 juin, se succèderont, amateurs et professionnels, au rang desquels Liliane Tauleigne, Christiane Boué, Bernard Fouilland, Muriel Gontard, Bernard Bender, Frédéric Brun et Jean-Michel Petit. Fête de la musique avant l’heure, fête de l’amitié musicale, ce concert hors normes, sans interruption, est un moment où les musiciens rejoignent les principes initiaux de la Fête de la musique : se faire entendre et faire découvrir le répertoire. Une nouvelle occasion de venir prêter une oreille attentive à ce qui se passe, en musique, à Saint-Barnard…